Il faut fermer l'aéroport de la Blécherette
Les riverains veulent la fermeture de l'aéroport de la Blécherette
Quelque 120 personnes ont manifesté samedi au centre-ville de Lausanne pour réclamer la fermeture de l'aéroport de la Blécherette. Ils ont exprimé leur "ras-le-bol de tous ces vols".
Depuis plus de 30 ans, les riverains protestent contre des nuisances qui sont devenues de plus en plus insupportables, a expliqué un membre de l'Association de défense des riverains. "Résultat ? zéro sur toute la ligne. L'aéroport tente même de développer de nouvelles activités", a-t-il dénoncé sur la place de la Riponne.
La Blécherette, installée dans un environnement de plus en plus urbanisé, voit passer environ 36'000 vols par année, soit 110 par jour. Plus de 63'000 Lausannois et 34'000 habitants des communes voisines sont impactés par ces nuisances. Depuis des décennies, les municipalités se refilent la patate chaude, dénonce un manifestant.
Les participants ont dit "la colère d'habitants qui voient chaque jour leur ciel encombré d'avions". La manifestation était organisée par l'Assemblée citoyenne des quartiers Pierrefleur et Boisy, tout proches de l'aéroport. Etaient aussi présents des membres des Verts, de Solidarités, de l'ATE et des médecins en faveur de l'environnement, qui ont rappelé que "le bruit rend malade et tue".
A leurs yeux, l'infrastructure ne répond pas à un besoin réel de la population. C'est une "aberration" qui ne génère pas d'emplois et reste le "privilège d'un très petit nombre", qui décolle "le dimanche matin pour aller manger à Locarno ou prendre l'apéritif sur un glacier".
Les manifestants demandent aux autorités d'agir. Depuis 2019, une nouvelle salve d'interventions parlementaires a été déposée devant le Conseil communal. La ville est notamment appelée à chiffrer ce que rapporte et coûte l'aéroport, par exemple en terme de bruit et de pollution, explique sur place le conseiller communal écologiste Valéry Beaud.
Mais le combat déborde du cadre communal. L'aéroport est au bénéfice d'une concession accordée par l’OFAC jusqu'à fin 2036 et d'un droit de superficie communal valable jusqu’au printemps 2069. Il verse en échange à la ville une redevance de 58'600 francs, "moins cher au m2 que les jardins familiaux de la ville", ont raillé les manifestants.
De son côté, la ville dit s'engager depuis plusieurs années pour réduire les nuisances sonores issues du trafic aérien et rappelle qu'un protocole d'accord avait été signé en 2018. Récemment, "pour préserver ses droits", elle a fait opposition lors de la mise à l'enquête pour la construction d'un nouveau bâtiment pour un simulateur de vol pour Pilatus PC-12.
Elle demande notamment que les compensations "nature et paysage" soient dûment exécutées et que le requérant s'engage sur un chiffre de réduction des vols d'écolage annuels due à l'utilisation de la nouvelle infrastructure. La procédure suit son cours, écrit-elle.