Financement des partis plus transparent
Le National veut un peu plus de transparence dans le financement des partis
Le financement des partis politiques et des comités de campagne de votation doit être plus transparent. Le National a accepté jeudi, par 136 voix contre 57, d'entrer en matière sur un contre-projet à l'initiative populaire sur le sujet.
L'initiative "Pour plus de transparence dans le financement de la vie politique" veut contraindre les partis à communiquer chaque année leur bilan et leur compte de résultats, ainsi que l'origine de tous les dons d’une valeur supérieure à 10'000 francs.
Les particuliers et les comités, qui dépensent plus de 100'000 francs pour une campagne, devraient également communiquer leur budget global et les dons importants reçus. Le Conseil des Etats a déjà rejeté le texte au profit d'un projet moins strict: il a fixé la barre pour les dons à 25'000 francs par personne et par an, et le seuil pour les campagnes à 250'000 francs.
S'insurgeant contre un "monstre bureaucratique incontrôlable", l'UDC s'est opposée au texte. Le projet n'apportera aucune transparence et ni aucune plus-value, a dénoncé Michaël Buffat (UDC/VD). Au contraire, il sera difficile d'évaluer ce qui entre dans la campagne d'un candidat ou non. Un article sur un candidat doit-il être considéré comme un don en nature?
Le Vaudois a encore critiqué une attaque contre la sphère privée. "Quelqu'un a le droit de faire un don sans que tout le monde sache qu'il a de l'argent et quelle est son orientation politique". De plus, une campagne ne se gagne pas avec de l'argent. Et "le peuple suisse peut se forger une opinion sans campagne coûteuse".
"Les grandes donations peuvent créer des relations de dépendance", lui a opposé Nadine Masshardt (PS/BE). "Qui paie commande", a abondé Ada Marra (PS/VD), rappelant un vieil adage. Le peuple a le droit de savoir qui a des intérêts dans un parti. Une démocratie ne peut prétendre être l'une des meilleures au monde si son fonctionnement n'est pas transparent, a encore souligné Irene Kälin (Verts/AG).
"Il ne s'agit ni d'une inquisition, ni d'une chasse aux sorcières, mais simplement de répondre à une évolution de la société", a avancé quant à lui Michel Matter (PVL/GE). "Qui peut être moralement contre plus de transparence?"
"La population exige plus de transparence dans le domaine politique", a souligné Damien Cottier (PLR/NE) pour la commission. Il faut faire un pas en ce sens et ainsi renforcer la confiance dans le système politique.
Au final, seule l'UDC et une partie du PLR ont rejeté l'entrée en matière. Les débats se poursuivent.