Duel très serré en Amérique
La Floride penche vers Trump, duel très serré en Amérique
Donald Trump semblait mardi soir en mesure de remporter la Floride face à Joe Biden. C'est un Etat-clé dans le duel qui s'annonce très serré entre deux candidats aux antipodes dans un pays traversé par des crises sanitaire, économique et sociale.
L'équipe de campagne du président républicain a revendiqué la victoire dans le "Sunshine State", avant que les médias américains ne tranchent cette course qui tenait l'Amérique et le monde en haleine. S'il remportait cet Etat-clé par excellence, qui avait contribué à sa victoire surprise il y a quatre ans, Donald Trump garderait intactes ses chances de décrocher un second mandat.
Seule certitude: la vague démocrate, espérée par certains dans le camp Biden qui se prenaient à rêver de victoires historiques en Caroline du Nord, en Géorgie ou encore au Texas, n'aura pas lieu.
A défaut de percée dans le Sud, le chemin de Joe Biden vers la Maison Blanche passe désormais par le Nord industriel du pays. L'objectif affiché est de reprendre trois Etats, arrachés sur le fil par Donald Trump en 2016: Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie.
Plus à l'ouest, le décompte dans l'Arizona fera l'objet d'une attention particulière. Une victoire de Joe Biden dans cet Etat remporté par l'ancien magnat de l'immobilier il y a quatre ans lui serait très utile dans sa quête de la Maison Blanche.
Sans surprise, les deux candidats septuagénaires ont engrangé une série d'Etats qui leur étaient promis. L'Indiana, le Kentucky, le Nebraska, l'Alabama, l'Arkansas et le Tennessee, entre autres, pour Donald Trump. L'Illinois, la Virginie, New York, le Colorado, le Delaware ainsi que la capitale fédérale Washington pour Joe Biden.
Au total, à 04h40 (heure suisse), le républicain cumulait entre 115 et 116 grands électeurs, un des 5 grands électeurs du Nebraska pouvant être en faveur du démocrate Joe Biden, selon le comptage local. Le candidat démocrate a remporté de son côté 135 grands électeurs. Il en faut 270 pour remporter l'élection. Pour l'heure, aucun des Etats remportés en 2016 n'a basculé vers le parti adverse.
Le pays, à cran sous l'effet conjugué de la pandémie et d'une campagne particulièrement agressive, se préparait à une longue nuit, sauf en cas de victoire très nette de Joe Biden, 77 ans, favori des sondages depuis des mois.
Dans un tweet envoyé en début de soirée depuis la Maison Blanche, Donald Trump a affiché sa confiance, affirmant que les choses se présentaient "très bien" pour lui à travers le pays. Quelques heures plus tôt, lors d'une visite à un QG de campagne républicain dans la banlieue de Washington, il avait cependant adopté un ton beaucoup plus mesuré: "C'est de la politique, c'est une élection, on ne sait jamais".
La voix fatiguée par une fin de campagne qui l'a vu enchaîner les meetings à un rythme effréné, le milliardaire de 74 ans a même, fait rare, évoqué une possible défaite: "Gagner est facile, perdre n'est jamais facile. Pour moi, ça ne l'est pas".
Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, a refusé lui, "par superstition", de se livrer à des pronostics. Le vieux routier de la politique s'est toutefois dit "confiant", encouragé par la forte participation des jeunes, des femmes et des Afro-Américains, qui forment le coeur de son électorat.
Le vote par correspondance, qui a atteint un niveau record, risque de retarder le dépouillement, les bulletins pouvant arriver dans les jours suivant le scrutin dans plusieurs Etats. Signe tangible des angoisses d'un pays divisé à l'extrême, les commerces de plusieurs grandes villes, dont Washington, Los Angeles ou New York, se sont barricadés en prévision de possibles violences post-électorales.
A New York, devant la célèbre Trump Tower, un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé.