Biden se met au travail
Biden se met au travail en faisant fi des résistances de Trump
Le président élu des Etats-Unis Joe Biden s'est mis au travail lundi pour organiser sa future prise de fonctions autour de sa priorité numéro un, la lutte contre la pandémie. Il fait fi de Donald Trump, qui refuse toujours d'admettre sa défaite.
Comme prévu, le tout premier acte de la transition du démocrate, déclaré samedi vainqueur de la présidentielle du 3 novembre, a été de mettre en place une cellule de crise chargée de lutter contre le Covid-19, dont il a dévoilé le nom des membres lundi matin.
Accompagné de sa future vice-présidente Kamala Harris, il s'est exprimé depuis sa ville de Wilmington, dans le Delaware, sur la feuille de route qu'il entend suivre dès son entrée à la Maison Blanche, prévue le 20 janvier, pour sortir le pays de la crise sanitaire et économique.
Le port du masque "n'est pas une posture politique", a affirmé Joe Biden, qui a "imploré" les Américains à se protéger et à protéger les autres de la pandémie. "Ce n'est pas une posture politique, mais c'est une bonne façon de commencer à rassembler le pays", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué publié par son équipe de transition, il a auparavant salué l'annonce par les laboratoires Pfizer et BioNTech d'un vaccin "efficace à 90%" contre le Covid-19.
"Je félicite les femmes et les hommes talentueux qui ont contribué à réaliser cette percée et à nous apporter tant de raisons d'espérer", a-t-il dit, indiquant que ses conseillers avaient été informés dès dimanche soir de cette "excellente nouvelle".
"Il est dans le même temps important de réaliser qu'il faudra encore des mois avant que ne se termine la bataille contre le Covid-19", a prévenu, avec la prudence qui le caractérise, le futur président démocrate. En attendant, le masque est la seule protection, a-t-il insisté.
"Je serai guidé par la science et les experts", a-t-il souligné dans un contraste avec le président sortant, accusé d'avoir minimisé la pandémie et d'avoir souvent ignoré les recommandations de sa propre cellule de crise.
Donald Trump, dont l'agenda était, dans un effet de miroir saisissant, totalement vide pour la sixième journée consécutive, a lui aussi salué une "excellente nouvelle" après l'annonce des laboratoires Pfizer sur le vaccin."La Bourse est en forte hausse", s'est-il également félicité dans un tweet en lettres capitales.
Les marchés mondiaux se sont en effet envolés lundi matin sur l'espoir d'un vaccin efficace, mais ils étaient déjà portés par l'annonce de la victoire de Joe Biden, qui a reçu les félicitations d'un grand nombre de dirigeants mondiaux.
Or le milliardaire républicain refuse toujours de reconnaître qu'il a perdu. Sans s'être exprimé en public depuis samedi, il a promis, par communiqué et sur Twitter, de multiplier dès lundi les actions en justice en arguant de "fraudes" électorales pour lesquelles il n'a toujours pas fourni de preuves.
Mais leurs chances d'aboutir sont très minces, car il faudrait trouver des arguments convaincants pour invalider des dizaines de milliers de voix non pas dans un Etat, mais dans quatre ou cinq d'entre eux. Et pour l'instant, son camp n'a pas réussi à présenter un tel dossier.
Les démocrates, qui ont laissé éclater leur joie, notamment dans les grandes villes, en font peu de cas, comme Joe Biden, qui n'a pratiquement pas eu un mot pour le président sortant depuis son discours de victoire samedi soir.
Résolument tourné vers la transition, l'ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, a mis en ligne un site BuildBackBetter.com et des comptes Twitter pour cette période le séparant de son investiture.
Il y annonce ses priorités: outre le combat contre la pandémie et la reconstruction économique, il s'agit de la justice raciale et de la lutte contre le réchauffement climatique.
Avec Kamala Harris, sénatrice noire de Californie qui deviendra la première femme vice-présidente, il planche également sur la composition de son gouvernement, au sein duquel les femmes et les minorités devraient occuper une large place.