Adidas n'a "pas de plan" pour remplacer la chaussure Yeezy
L'équipementier sportif allemand Adidas ne songe pas à lancer une nouvelle paire de chaussures selon son ancien modèle lucratif Yeezy, lié au rappeur Ye avec qui il a stoppé sa coopération, a assuré mercredi son patron.
"Nous n'avons pas l'intention d'essayer de remplacer Yeezy par autre chose parce que je ne pense pas que ce soit possible", a déclaré Bjorn Gulden, président du directoire, lors d'une conférence téléphonique.
Adidas a rompu en octobre 2022 sa collaboration avec le rappeur controversé, désormais connu sous le nom de Ye, qui avait fait des remarques à caractère antisémite.
La collaboration entre Adidas et la star américaine a longtemps été l'une des plus fructueuses du monde de la mode.
La marque aux trois bandes est restée avec un stock d'invendus d'1,2 milliard d'euros sur les bras, décidant de l'écouler par lots pour reverser une partie des bénéfices à des associations luttant contre le racisme et l'antisémitisme, plutôt que de le détruire.
Les deux ventes organisées aux deuxième et troisième trimestres ont rapporté environ 750 millions d'euros.
Il n'y aura pas de nouvelle vente cette année, Adidas voulant évaluer le marché dans les prochains mois avant de se décider, a ajouté M. Gulden.
Il restait à fin septembre un stock valorisé 300 millions d'euros, au coût de production, concernant ces fameuses chaussures.
Adidas a par ailleurs confirmé mercredi ses résultats du troisième trimestre et sa prévision annuelle, comme communiqué fin octobre.
Les ventes globales hors Yeezy ont augmenté de 2% et les niveaux de stocks ont baissé plus vite que prévu, de 23% sur l'année, à 4,85 milliards d'euros, chaussures Yeezy compris.
"Nous sommes satisfaits de la situation actuelle des stocks, sauf en Amérique du Nord" ou il faudra "encore quelques mois pour arriver au bon niveau", a indiqué M. Gulden.
Adidas a confirmé s'attendre à un bénéfice d'exploitation hors effets exceptionnels de "100 millions d'euros" et une perte de 100 millions en incluant notamment les dépréciations sur le stocks de Yeezy, soit bien mieux que prévu initialement en février.
Ces données confirment les progrès vers le "principal objectif consistant à sortir de 2023 dans une position beaucoup plus forte pour accélérer sa croissance en 2024", selon les analystes de Deutsche Bank.
"Nous sommes convaincus qu'avec la valeur de la marque et la taille dont nous disposons, nous pouvons également atteindre une marge de 10% en terme d'Ebit (résultat d'exploitation) sans Yeezy" et ce d'ici les années 2025-2026, a ajouté M. Gulden.
A la Bourse de Francfort, le titre Adidas cédait 1,5% à mi-journée.