Une triste soirée et un nouveau derby du Rhône à oublier pour le FC Sion

Les Valaisans n'ont pas tardé à voir ressurgir les fantômes d'il y a un an et demi. Comme à l'époque, ils n'ont eu besoin que de cinq minutes pour se retrouver mener à la marque. Un déboulé de Stevanovic sur la droite. Un centre précis. Une reprise de Crivelli qui fait mouche. L'action est connue, mais les visiteurs n'ont pas été capables d'éviter qu'elle se répète. Attendue, la réaction sédunoise est tombée à la 16ème, Frick repoussant une tentative de Djokic. La suite? Une multitude de corners, treize sur l'ensemble de la partie, pour un seul qui a débouché sur une réelle occasion. La reprise de Schmied étant repoussée sur la ligne par Crivelli, encore lui, à la 47ème. "Je n'ai jamais vu une équipe marquer tous ses corners. Vous ne pouvez pas attendre que parce qu'on en a treize, on marque quatre buts", grince l'entraîneur Didier Tholot à l'heure de l'interview.

S'il refuse de parler de cette opportunité pour Schmied comme du tournant du match, le technicien tricolore sait évidemment que la suite aurait pu être différente si le ballon avait terminé au fond. Trois minutes plus tard, Dereck Kutesa était en effet oublié sur la droite de l'offensive servettienne. Légèrement déviée, sa frappe trompait Fayulu. 2-0 pour les Grenat et fin des illusions pour le FC Sion qui a ensuite attendu le coup de sifflet final sans le moindre signe de révolte. Gaël Ondoua en a profité pour claquer le troisième d'une très belle frappe à la 85ème. "Nous sommes tombés contre une équipe beaucoup plus mature que nous", poursuit Didier Tholot. "Nous nous créons des occasions, mais nous ne sommes pas assez tueurs pour espérer les convertir. Nous n'avons pas fait les bons gestes au bon moment. Je n'ai rien à reprocher à mes joueurs au niveau de la combativité et de l'abnégation. Personnellement, je n'ai vu personne lâcher. La seule chose que j'aimerais à présent, c'est que l'on marque une fois le premier but."

"Ils ont fait la différence dans les moments clés du match, à savoir dans les cinq premières minutes de chaque mi-temps", résume de son côté Ali Kabacalman. "Nous devons gagner en expérience à ce niveau-là. Contre Yverdon déjà, un adversaire avait sauvé sur sa ligne. La chance n'est pas de notre côté en ce moment. Continuons à travailler, restons positifs et cela viendra."

Battu pour la 4ème fois de suite à l'extérieur, le FC Sion enchaîne aussi un sixième match sans victoire en championnat. Son dernier succès remonte toujours au 10 août face à Winterthour. Une disette prolongée qui n'inquiète pas plus que tant Ali Kabacalman. "Si l'on ne se fie qu'aux résultats, oui, on peut s'inquiéter. Mais si l'on regarde le contenu, il a toujours été bon à part contre GC et quelques bouts de match aujourd'hui (ndlr : samedi). Je ne suis donc pas inquiet. Encore une fois, il n'existe pas de recette miracle. Continuons à travailler et essayons de reproduire à l'extérieur ce qu'on fait de bien à la maison."

Triste sur le terrain, ce premier derby du Rhône de la saison l'a aussi été en tribunes. Les supporters des deux camps ont en effet décidé de...s'unir pour une action commune de protestation. Les fans servettiens ont ainsi attendu le 2ème but de leur équipe avant de faire leur apparition en tribunes alors que les groupes sédunois, arrivés en train spécial une heure avant le coup d'envoi, ont passé tout le match hors du stade. L'ambiance n'était donc de loin pas à la hauteur de ce qu'un derby du Rhône doit représenter. Dans un communiqué commun publié dans la journée, les deux clans ont expliqué leur boycott par les mesures de répression employées à leur encontre par les autorités. Ils dénoncent notamment l'arrestation récente de deux fans valaisans, interpellés pour avoir participé à des échauffourées avant le match Sion-Lausanne du 27 juillet dernier.