Faire chuter Bâle chez lui : le FC Sion et Didier Tholot en quête d'un nouvel exploit en Coupe
Trois jours après avoir ramené trois points très importants de son déplacement à Winterthour, le FC Sion reprend déjà la route ce mercredi soir. Il s'attaque à un défi de taille en huitièmes de finale de la Coupe de Suisse : faire tomber Bâle, actuel leader de Super League, au Parc Saint-Jacques.
Les tours de Coupe de Suisse se suivent, mais ne se ressemblent pas pour le FC Sion. Après avoir évité le piège tendu par les amateurs des Young Fellows Juventus devant une très maigre affluence et dans le cadre peu enchanteur de la banlieue zurichoise en seizièmes de finale, le club valaisan est cette fois attendu dans la plus grande enceinte du pays : le Parc Saint-Jacques de Bâle, théâtre ce mercredi soir (20h15 en direct sur Rhône FM) de son affrontement avec l'actuel leader de Super League. Bâle et Sion, deux formations que connaît parfaitement Nicolas Beney, ancien portier de la formation sédunoise et père de Roméo, actuellement sous contrat avec les Rhénans.
"Le FC Sion a l'avantage de n'avoir rien à perdre", estime l'ex-gardien valaisan. "Je m'attends à un match très intéressant avec des Bâlois qui doivent gagner et des Sédunois qui ont tout pour créer l'exploit. Ce sera forcément très difficile, mais la pression sera sur le FCB." À l'heure d'aborder ce choc, les hommes de Didier Tholot peuvent s'appuyer sur la très bonne performance délivrée dimanche à Winterthour. "Ils y ont décroché un succès très important avec la manière. J'ai senti beaucoup de maturité et une grande maîtrise de la part de tout le collectif sédunois. Ces trois points permettent de souffler et de regarder vers l'avant."
Le FC Bâle peut (enfin) à nouveau prétendre au titre
S'il pointe en tête de Super League avec un point d'avance sur Lugano après seize journées, le FC Bâle sort lui d'un match nul 1-1 concédé devant son public face au Lausanne-Sport. "Il a quand même dominé des Vaudois qui ont enchaîné les résultats positifs ces dernières semaines. C'est une constante avec les Rhénans. Ils dominent tout le temps leur adversaire au niveau de la possession du ballon, ils sont dotés d'une grande qualité individuelle à chaque poste, mais ils ont aussi quelques points sensibles sur lesquels ils peuvent être chatouillés." Privé de trophée depuis plus de cinq ans et une Coupe de Suisse remportée au printemps 2019, le pensionnaire du Parc Saint-Jacques semble - enfin - en mesure de s'affirmer à nouveau comme un sérieux prétendant au titre. "C'est dans la continuité de ce qu'a entrepris Fabio Celestini la saison dernière. Il ne faut pas non plus oublier que Bâle a débuté son exercice par deux revers. La victoire 6-0 sur le terrain de Servette (ndlr : le 11 août) a véritablement lancé son championnat puisqu'il surfe depuis sur une dynamique positive."
De par la présence de Roméo au sein du club, Nicolas Beney a forcément été un observateur attentif du nouveau cycle entamé ces dernières années par le FC Bâle. Il livre son regard sur cette forme de renouveau.
Parmi les nouveaux visages à s'être très vite intégrés au Parc Saint-Jacques : le revenant Xherdan Shaqiri. L'ex-international en est déjà à six buts et sept passes décisives en treize sorties (championnat et Coupe confondus). "Fabio Celestini a modifié son système de jeu afin de le soulager des efforts défensifs. Cela pousse les deux ailiers à travailler davantage, mais la réponse est assez exceptionnelle d'un point de vue des statistiques. Dans la consistance du jeu, le positionnement de Shaqiri offre tout de même des opportunités à l'adversaire qui peut profiter de ce rayon d'activité un peu plus limité de sa part."
Au FC Sion de tenter de tirer profit de cet investissement moins conséquent de Xherdan Shaqiri pour tenter de réaliser un nouveau coup en Coupe de Suisse. Une compétition que beaucoup voient comme un bonus dans la saison des Sédunois. "Je ne suis pas forcément de cet avis", nuance Nicolas Beney, vainqueur du trophée en 2009 sous les ordres de Didier Tholot. "C'est certain que le maintien doit être l'objectif prioritaire du club, mais la Coupe reste le moyen le plus rapide de gagner un trophée. Il ne faut pas négliger cette aspect-là, ni l'histoire entre le club et la compétition."
Un nouveau tour du magicien Didier Tholot?
La saison dernière, le fait de militer en Challenge League n'avait pas empêché le FC Sion de s'offrir tour à tour GC puis YB avant de tenir la dragée haute à Lugano en demi-finale. Seul entraîneur à avoir conduit le FC Sion à une victoire au Parc Saint-Jacques depuis le début du 21ème siècle, Didier Tholot doit ressortir sa baguette magique pour réaliser un nouvel exploit ce mercredi soir. "Son plan de jeu déterminera l'issue de la rencontre", prédit Nicolas Beney. "Verra-t-on une équipe ambitieuse opérer un pressing intense dès le coup d'envoi ou un onze valaisan plutôt attentiste afin de frapper en contre? Lui seul a le secret, mais je le répète : il est possible de déranger ce FC Bâle sur son terrain."
Une situation sensible pour Roméo, un retour en grâce pour Iman : destins croisés pour les enfants Beney
Retraité des terrains depuis l'été 2010, Nicolas Beney vit désormais le football au travers de ses deux aînés : Roméo et Iman. L'attaquant du FC Bâle et l'attaquante de Young Boys vivent une situation bien différente cet automne. Lancé en Super League la saison dernière par Fabio Celestini, le premier nommé n'a plus évolué avec la première équipe rhénane depuis la fin juillet. "Il a fait une très bonne préparation qui lui a permis de jouer les deux premiers matches de la saison. Malheureusement, ceux-ci se sont soldés par deux défaites et le club s'est ensuite passablement renforcé", relève le paternel. "Roméo se retrouve donc privé de temps de jeu en Super League, mais il peut au moins en obtenir avec les M21 en Promotion League. Nous ferons le point en fin de saison afin de définir quelle dynamique on souhaite donner à son développement." De son côté, Iman a retrouvé son meilleur niveau après la grave blessure qui l'avait éloigné des terrains durant de longs mois l'an dernier. La Saviésanne faisait partie du cadre de l'équipe de Suisse ces derniers jours. "Entendre l'hymne est quelque chose d'émouvant après l'année qu'elle vient de vivre. Voir la confiance qui lui est accordée me touche. Sportivement, malgré la nette défaite 6-0 contre l'Allemagne, l'équipe a vécu un moment fort vendredi en évoluant devant plus de 17'000 spectateurs au Letzigrund. Elle est encore en phase d'apprentissage, mais elle a prouvé lors de la première mi-temps qu'elle pouvait regarder les grandes nations les yeux dans les yeux."