Mondiaux annulés : une facture de plus d'un million pour le Valais
C'était en septembre dernier : les championnats du monde de cyclisme d'Aigle et Martigny étaient annulés, quelques semaines avant le début de la compétition. Qu'en est-il de des millions investis par les pouvoirs publics, seront-ils remboursés ? Rhône FM fait le point.
C'était l'une des compétitions de vélo les plus attendues de l'année 2020. Les championnats du monde sur route, prévus à Aigle et Martigny devaient se tenir du 20 au 27 septembre. Mais pandémie oblige, tout a été annulé, à quelques semaines de la compétition. Trois mois après, l'heure de faire une partie des comptes.
Malgré l'annulation, cinq millions ont été dépensés
Un tel événement nécessite une grosse organisation, des mois, des années en avance. Et de l'argent a été dépensé. Cinq millions de francs au total. Grégory Devaud fut le co-président du comité d'organisation : "Dès le début de la crise du Covid, nous avons tout mis en oeuvre pour limiter les frais. Mais bien sûr, il y a eu des dépenses, du personnel d'engagé, de la promotion réalisée, notamment une année avant en Angleterre. Beaucoup d'éléments ont été pré-reservés, avec des avances que nous avons dû rembourser", explique Grégory Devaud. "Tous ces frais ont été assumés, nous n'avons laissé personnes sur le bas-côté. A 37 jours d'un événement, les frais sont là, ils existent". Grégroy Devaud qui précise : "Entre l'organisateur et l'UCI (Union Cyclisme Internationale NDLR), nous sommes à environ cinq millions de frais engagés, ce qui correspond à un peu plus de 25% du budget". Ecoutez Grégory Devaud ci-dessous :
4 millions ne seront pas récupérés par les pouvoirs publics
Et l'argent public dans tout ça ? Entre la Confédération, le canton de Vaud et le Valais, huit millions de francs ont été posés sur la table avant le début de la compétition (Dans le détail : 4 millions pour la Confédération, 1,6 de la part du canton de Vaud, 2,4 pour le Valais).
Avec cette annulation, quel montant sera remboursé ? "Tout dépendra des discussions par rapport à la répartition de la prise en charge des frais entre la Confédération et les deux cantons concernés", répond Grégory Devaud. Le co-président du comité d'organisation précise : "Mais ce qu'on peut vous dire, c'est qu'au minimum quatre millions de francs seront restitués. Cet argent est consigné sur un compte, ça sera rendu au pouvoir public. C'est normal, c'est de l'argent des citoyens. C'est près de 50% de l'argent qui avait été versé qui sera restitué à la fin de l'opération".
Une facture de plus d'un million pour le Valais
Le calcul est donc vite fait : sur les huit millions donnés par les pouvoirs publics, seuls quatre seront récupérés. Le Valais, qui avait financé la compétition à hauteur de 2,4 millions, verra sa facture finale dépasser le million. "Tout n'est pas finalisé, des discussions doivent encore être faites concernant la répartition de la prise en charges de frais. Mais oui on peut le dire, c'est un peu plus d'un million qui sera tout de même engagé par l'Etat du Valais", explique Grégroy Devaud. "Il y a eu une promotion, tout de même, d'une terre du cyclisme. Il y a des projets qui continuent : la promotion de la région a été faite, à l'étranger aussi, chacun espère que ça puisse finalement se faire un jour. Probablement dans d'autres conditions".
Grégory Devaud qui conclut : "Bien sûr, il y a à un moment donné une facture, mais nous nous sommes engagés dès le début à ce que toutes ces informations soient rendues publiques. A travers les responsables politiques et les différents organes de contrôles". Grégéroy Devaud qui tient à préciser que "Nous n'avons à ce jour aucune demande officielle, ni de l'Office fédéral du sport, ni du Conseil fédéral. Nous avons des discussions, des échanges de courriels, des téléphones, on se voit régulièrement et tout se passe très bien". Ci-dessous, l'analyse de Grégroy Devaud à écouter :
le 23 décembre dernier dans la NZZ, une conseillère nationale avait pris la parole pour réclamer le remboursement de l'argent perçu avant l'annulation de la compétition. "Il serait absurde pour une association sportive mondiale de générer des millions de bénéfices d'argent public après un Championnat du monde qui a finalement été annulé", a déclaré Aline Trede, conseillère nationale suisse. "Je ne veux pas entrer dans la polémique, mais la conseillère nationale en question se trouve être la compagne du directeur de Swiss Cycling", répond Grégory Devaud.
Grégroy Devaud s'explique : "Le directeur de Swiss Cycling ne nous a pas forcément accompagnés dans tous les mauvais moments que nous avons traversés. Aujourd'hui, je reste songeur par rapport à ces déclarations. De notre côté, nous continuons notre travail avec le comité pour boucler ces comptes, rendre des comptes à qui de droit, à savoir les cantons et le Conseil fédéral".