Le chauffage à distance de Sion change de stratégie pour ses travaux
Le développement du chauffage à distance de Sion vers le centre-ville n’est pas de tout repos. La densité du réseau souterrain et l’absence cadastral par endroits amènent son lot de mauvaises surprises. Pour l’heure, les retards se limitent à quelques mois.

Le chauffage à distance (CAD) de Sion avance lentement mais sûrement vers le centre-ville. Alors que les premiers kilowattheures ont été livrés en été 2022 au Pôle santé de Champsec et à l’Hôpital du Valais, le CAD continue à tisser son réseau vers le centre-ville, non sans difficulté. En se rapprochant du cœur de la capitale valaisanne, les réseaux souterrains sont de plus en plus denses et parfois non-cadastrés. «Comme les réseaux sont plus anciens, on peut rencontrer des surprises, qui peuvent provoquer des retards», reconnaît François Fellay, directeur général d’Oiken. «Il y a des retards sur certains tronçons d’un à quatre mois.» Pour expliquer ce délai, François Fellay rappelle la complexité du chantier. «Les gabarits de la fouille font 3 mètres de large et deux mètres de profond. Et il faut rajouter la place pour manœuvrer avec les machines.»
«Tout n’est pas 100% planifiable»
François Fellay, directeur général d’Oiken
L’énergéticien valaisan, qui gère les réseaux d’eau potable, de gaz, d’électricité et des télécommunications, profite des fouilles pour remettre en état toutes ses infrastructures. «Parfois, on a des surprises sur l’usure d’une installation», explique François Fellay. La ville de Sion ou l’Etat du Valais peuvent aussi profiter des travaux du CAD pour mettre en place des projets urbains, des enrobés phoniques ou de l’éclairage public. «Tout n’est pas 100% planifiable».
Changement de stratégie
En raison de la complexité des travaux à l’approche du centre-ville, Oiken a décidé de revoir sa copie. La société va désormais réduire l’emprise au sol de ses chantiers. Les secteurs en travaux vont diminuer de moitié, passant d’un kilomètre de long à 500 mètres. «On s’est aperçu qu’au-delà de 500 mètres, les économies d’échelle sont perdues en désagréments pour les riverains, les automobilistes et pour les mandataires», explique François Fellay. Autre nouveauté pour la suite des opérations : la mise sur pied de "chantiers vivants". L’idée est de permettre aux riverains de se familiariser avec les travaux, et de les accepter peut-être plus aisément. «Les désagréments sont importants», conçoit François Fellay. «Ça crée du bruit, ça modifie le trajet des piétons, des automobilistes mais on sait pourquoi on le fait. C’est un projet important pour la réduction du CO2. Mais il y a en effet des désagréments.»
D’ici 2025, le chauffage à distance de Sion permettra d’alimenter en chaleur 10'000 ménages et d’économiser 20'000 tonnes de CO2.