Cirque social : deux troupes du Liban et de Palestine sont de passage en Valais
Deux troupes de cirque du Liban et de Palestine sont actuellement en visite en Valais pour un projet artistique. L’objectif : échanger sur les différentes pratiques de mise en scène et d’approches du cirque social.
Le cirque social "Cirqu’en Choc Valais" accueille depuis une semaine deux troupes : "le Cirquenciel de Beyrouth", au Liban et "l’Assirk Assaghir" de Nablus, en Palestine. Elles posent jusqu’au mardi 11 avril 2023 leur valise à Salquenen, dans le Haut-Valais. Ce projet d’échange, soutenu par un programme de l’Union européenne, vise à accroître les échanges entre les trois pays sur les différentes pratiques et approches du cirque social. Il mènera les artistes en Suisse, au Liban et en Palestine. «On vient du cirque contemporain en Suisse», explique Estelle Borel, directrice artistique du Cirqu’en Choc Valais. «Au Liban, le cirque crée beaucoup de liens avec le spectateur. C’est très familial et festif», poursuit-elle. «En Suisse, le cirque contemporain est très engagé, avec des propos politiques».
«La liberté d’expression n’est pas très encouragée, particulièrement en Palestine»
Rose Abou Elias, cheffe du programme jeunesse de l’école Cirquenciel de Beyrouth, au Liban
Au Liban et en Palestine, les artistes s’essaient aussi aux paroles engagées mais avec un risque supplémentaire, celui de la censure. «La liberté d’expression n’est pas très encouragée, particulièrement en Palestine», regrette Rose Abou Elias, cheffe du programme jeunesse de l’école Cirquenciel de Beyrouth, au Liban. Et d’ajouter «Economiquement aussi, c’est difficile. Il faut trouver un espace et des ateliers.»
Le cirque social face aux conflits
Le cirque social s’est beaucoup développé dans les pays en proie à des conflits. Il permet de rassembler les enfants des rues, les réfugiés ou encore les blessés de guerre et de jongler sur les aléas de la vie, les situations de crise, les injustices, les discriminations, les hauts et les bas, les peines et les joies, au travers du corps et de l’objet en mouvement. «Il s’agit de l’emploi des arts du cirque dans un but de développement sociétal. C’est un outil de lien social», raconte Estelle Borel. Et Rose Abou Elias de compléter. «C’est un support pour des communautés divisées. Le cirque social permet une insertion dans la société».
Un projet issu d’un travail de recherche
Les premières pierres de ce projet ont été posées en 2020, en pleine crise Covid. Dans le cadre d’un travail de mémoire, Tania Simili, accompagnée par sa collègue Estelle Borel, s’est rendue au Liban pour un projet de recherche, soutenu par l’Etat du Valais et Pro Helvetia. Le travail de mémoire portait sur les réflexions autour du racisme, de l’altérité et des standards sociaux. C’est dans ce cadre que les deux Valaisannes se sont approchées du Cirquenciel de Beyrouth. Une rencontre en amenant une autre, les deux troupes ont été invitées à se produire en août 2022 à Crans-Montana dans le cadre du Cirque au Sommet. Les deux troupes ont été récemment rejointes par l’Ecole de cirque social Assirk Assaghir de Nablus, en Palestine.