Une année après le vote, l'extension de la carrière Famsa, toujours au point mort
C’était il y a bientôt une année, le projet d’extension de la carrière des Freneys recevait l’aval des communes de Monthey et Massongex. Mais un recours administratif déposé par les opposants bloque toujours l’avancée des travaux.

Tout est au point mort. C’était pourtant il y a déjà bientôt une année, les législatifs des communes de Monthey et Massongex acceptaient l’extension de la carrière des Freneys et l’aménagement de décharges sur leur territoire. Mais le projet est toujours bloqué par un recours administratif, en attente d’une réponse du Conseil d’Etat.
Pour le comité citoyen à l'origine de cette démarche, il faut annuler le vote et repenser le projet. Plusieurs raisons à cela : la mise à l’enquête est empreinte d’irrégularités, disent-ils. L’article 1 de la LAT qui demande la garantie de la santé et de la protection de l’eau, du sol et de l’air ne serait pas non plus respecté. Pour finir, les partisans du projet auraient présenté un dossier réalisé sur l’activité actuelle et non sur les impacts futurs de la carrière.
«Nous savons aussi que beaucoup de responsables politiques ferment les yeux quand il s’agit d’entreprises privées.»
Marc-Henri Tenthorey, président du comité régional qui lutte contre le proje
«Il y a vraiment un problème sur le fond et sur la forme, revendique Marc-Henri Tenthorey, président du comité régional qui lutte contre le projet. Nous ne partons pas perdant pour ce recours. C'est du 50/50. Mais nous savons aussi que beaucoup de responsables politiques ferment les yeux quand il s’agit d’entreprises privées.»
Au moins une année de perdue pour la Famsa
Dans tous les cas, le projet d’agrandissement n’est pas prêt de voir le jour. «Si le Conseil d'Etat nous donne tort, réagit Marc-Henri Tenthorey, nous déposeront un recours au tribunal cantonal». Une instance juridique qui pourrait leur être plus favorable selon le Veveysan d'origine.
«Dans le cas contraire, le vote des deux communes serait nul. Retour à la case départ. Il faudrait présenter plusieurs projets, refaire une étude d'impact plus poussée et puis remettre à l'enquête. C'est de toute manière une année de perdue pour la Famsa», se réjouit le président du comité citoyen.
Dans les communes, «le dossier n'a pas été oublié au fond d'un tiroir»
Tous comme les opposants, les communes sont donc en attente du retour concernant ce recours administratif. Du côté de Massongex, la présidente démocrate chrétienne Sylviane Coquoz précise que le dossier n’a pas été oublié au fond d’un tiroir. Elle est en contact régulier avec le Conseil d’Etat. «Des études complémentaires sont faites ou ont été faites, précise-t-elle, nous sommes en contact régulier avec le Canton.» Quant au directeur de la Famsa, exploitante de la carrière, Luis Ricardo, il ne souhaite pas se prononcer : le processus est en cours, réagit-il.
«Une petite gouille» pour remplacer une forêt entière
Dans l’intervalle, les opposants n’ont pourtant pas attendu la réponse du Conseil d’Etat pour s’activer. Ils ont élargi le rang de leurs partenaires. La Fondation Franz Weber est dorénavant impliquée. La responsable du projet nous apprend que l'organisation n'est pas partie prenante du recours, puisqu'elle a eu connaissance du dossier après le dépôt. Elle offre pourtant «des conseils et un soutien moral ». « C’est bon pour nous», réagit Marc-Henri Tenthorey.
«Les mesures de compensations? Une petite gouille pour deux ou trois écrevisses qui sert à remplacer de magnifiques forêts pleines de cervidés, de sangliers et d'autres espèces du genre.»
Marc-Henri Tenthorey, président du comité régional qui lutte contre le proje
Les deux grandes organisations que sont Pro Natura et le WWF ne se portent pas en soutien du recours du comité citoyen. Et les mots de Marc-Henri Tenthorey sont durs à leur encontre: «Comme il font partie d'EcoFamsa, ils sont pieds et poings liés. Quand vous bossez pour une boîte, vous ne pouvez pas si facilement la critiquer», dénonce-t-il. Les mesures de compensations obtenues par ces deux associations? «Une petite gouille pour deux ou trois écrevisses qui sert à remplacer de magnifiques forêts pleines de cervidés, de sangliers et d'autres espèces du genre.»
« Nous ne sommes, en aucun cas, payés par l’entreprise FAMSA, tout au plus reçoit-on un verre d’eau lors des séances».
Marie-Thérèse Sangra, responsable du WWF Valais
Rappelons que la commission Eco-Famsa a été créée en 1998. Elle regroupe l’entreprise Famsa, la commune de Massongex et les associations de protection de la nature. Elle suit la mise en œuvre des mesures environnementales liées aux extensions de la carrière. Marie-Thérèse Sangra, responsable du WWF Valais se montre abasourdie que l'on veuille faire croire que les associations environnementales « travaillent pour Famsa». « Nous ne sommes, en aucun cas, payés par l’entreprise FAMSA, tout au plus reçoit-on un verre d’eau lors des séances», précise-t-elle.
Consommer local plutôt qu'importer
En l’occurrence, si le recours n’a pas été soutenu, c’est que la négociation concernant l’extension de la carrière a été constructive et que des mesures de compensations satisfaisantes ont été trouvées, explique-t-elle avant d'ajouter "c'est évident cela reste toujours difficile de contre-balancer l’impact environnemental d’un tel projet.« Pour elle, mieux vaut néanmoins utiliser cette matière première locale plutôt que l’importer.»
Au niveau politique également, l’affaire n’avait pas laissé de marbre. Une pétition du parti socialiste de Monthey avait été déposée en juillet dernier avec 800 signatures. Elle demandait que les déchets D, c’est-à-dire issus de poubelles ménagères, ne soient pas enterrés dans la décharge liée au projet Famsa en question. Résultat : la Municipalité montheysanne n’a pas donné suite à la proposition, mais les pétitionnaires assurent vouloir continuer le combat au niveau politique.
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