Un forum à Sierre pour favoriser l'intégration des handicapés dans le monde du travail
Il y a encore du pain sur la planche pour intégrer complètement les personnes en situation de handicap dans le monde du travail. Le constat a été dressé à Sierre, lors d'un forum sur la question.
Les personnes en situation de handicap ne parviennent que trop rarement à intégrer le marché du travail ordinaire. Le message exprimé ce mardi lors de la 5e édition du Forum sur les droits des personnes en situation de handicap, à Sierre. 300 personnes s’étaient déplacées pour cette journée de réflexion et d’ateliers organisée par la Fondation Emera et la Haute école de travail social du Valais.
Un million et demi de personnes en Suisse sont en situation de handicap. Elles travaillent dans la majorité des cas. Mais il s’agit très souvent d’emplois protégés avec des salaires très bas. Ce que professionnels, associations et chercheurs veulent changer, conformément à la convention des Nations unies sur la question. Ils demandent donc à l’économie de faire davantage d’efforts d’intégration dans les entreprises.
Des embauches qui peuvent être "économiquement intéressantes"
Car embaucher une personne en situation de handicap n’est pas un acte de charité. Au contraire, « ça peut être intéressant économiquement, surtout en période de pénurie de main d’œuvre », souligne Olivier Musy, directeur d’Emera Conseil social et membre du comité de Forum Handicap Valais. Son interview :
La convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées propose la suppression pure et simple des ateliers protégés. Mais ce serait aller trop loin, estime Pierre Margot-Cattin, professeur à la Haute école de travail social. Il faut, selon lui, repenser le fonctionnement de ces milieux protégés pour les inclure dans le premier marché du travail, avec un accompagnement et un coaching spécialisé.
Un message entendu par Marcel Delasoie, le secrétaire général de l’Union valaisanne des arts et métiers. Il faut mettre en avant les compétences des personnes handicapées, plutôt que leurs limitations, a-t-il souligné lors de ce forum.
Le Valais, mauvais élève
Les associations valaisannes de personnes en situation de handicap militent également pour que l’Etat du Valais s’engage davantage sur la question. Selon la LDIPH, le canton devrait proposer au moins 1% de postes semi-protégés dans son personnel. Mais on est encore loin du compte.
« Cela représente, sur les 7000 collaborateurs, à peu près 70 places. Aujourd’hui, on est plutôt de l’ordre de huit à douze places qui seraient occupées par des personnes en situation de handicap », selon Olivier Musy, qui y voit une question de priorité, plutôt que de la mauvaise volonté.