Romain Ducret, 40 ans de PdG (2/6): la préparation physique
Pour préparer au mieux la Patrouille des Glaciers, Romain Ducret passe l'année entière à la montagne. Celui qui vivra sa 20e PdG le mois prochain évoque sa préparation physique dans le deuxième épisode de notre série qui lui est consacrée.
La Patrouille des Glaciers 2022 est prévue dans un mois. Parmi les 4500 participants: Romain Ducret. Cette année, il vivra sa vingtième PdG. Pour l’occasion, il partage avec Rhône FM son expérience de cette course mythique dans une série intitulée «Romain Ducret : 40 ans de PdG». Place au deuxième épisode, consacré à la préparation physique.
Toute l’année à la montagne
57,5 km entre Zermatt et Verbier, pour 4'386 mètres de dénivelé positif. Les chiffres du grand parcours de la Patrouille des Glaciers sont impressionnants. Romain Ducret les connait par cœur. Et pour cause: le mois prochain, ce Fribourgeois établi à Zinal participera à sa vingtième PdG. Son secret pour être prêt physiquement à affronter le mythe ? Ne jamais quitter son environnement de prédilection. «Je fais de la montagne douze mois par année. C’est vraiment ce qui me plaît, parce que c’est à chaque fois différent. Lorsqu’on laisse les skis pour entamer la saison d’été, d’abord on fait de la randonnée avec les bâtons à basse altitude, et très vite arrive le moment de s’attaquer à la haute montagne. Et dès octobre, c’est déjà le retour de la peau de phoque!»
«Sur les quinze dernières années, je n’ai jamais fait autant de dénivelé que l’an dernier, qui n’était pas une année PdG.» Romain Ducret
Romain Ducret a donc les peaux aux pieds d’ocotbre à mai ? «Même parfois jusqu’en juin. A l’époque, je skiais même en juillet ou août. Mais je me suis dit que ce serait peut-être bénéfique de laisser reposer les skis pour avoir encore davantage de motivation au moment de reprendre en octobre.»
Skier entre les marmottes
Cette passion pour la montagne habite constamment Romain Ducret, si bien qu’il assure ne pas s’entraîner davantage les années de patrouille. «Sur les quinze dernières années, je n’ai jamais fait autant de dénivelé que l’an dernier, qui n’était pas une année PdG. J’ai mis les lattes jusqu’au 27 juin, si mes souvenirs sont bons. Les conditions de printemps sont magnifiques. Et là, il n’y a plus personne, on skie entre les marmottes. C’est extraordinaire!»
«Depuis cinq ou six ans, surtout en raison de mon âge, j’ai repris les exercices de souplesse et de gainage.» Romain Ducret
Mais est-ce que, en plus de la pratique de la peau de phoque, Romain Ducret s’adonne à des exercices physiques complémentaires? «J’essaie de ne pas m’imposer trop de contraintes ou de choses qui ne me procurent pas beaucoup de plaisir. Par contre, pour varier au niveau musculaire, je fais de la course à pied et du vélo. Et depuis cinq ou six ans, surtout en raison de mon âge, j’ai repris les exercices de souplesse et de gainage. Mais à petite dose.»
Pas d’entrainement, que des sorties
D’ailleurs, l’athlète de 64 ans dit ne pas s’entrainer du tout ! Ou plutôt, il utilise une autre terminologie… «Je n’emploie jamais le mot «entrainement». J’entends souvent «il faut aller s’entrainer», ou alors «je dois aller m’entrainer». Donc inconsciemment, c’est déjà du stress. Et si, comme moi, on a la passion intrinsèque, ce sont plus des sorties que des entrainements.»
Il arrive tout de même qu’en fin de «sorties», Romain Ducret se fasse violence en prévision de la Patrouille des Glaciers. «Quand je fais un sommet, il arrive que je redescende un bout avant de remettre les peaux pour faire à nouveau 500, 800 ou 1000 mètres de dénivellation. Je le fais davantage pour l’aspect mental que physique.» La Patrouille des Glaciers 2022, avec Romain Ducret au départ, se tiendra entre le 25 avril et le 1er mai.
Il l’a répété plusieurs fois, Romain Ducret passe beaucoup de temps en montagne. C’est le cas ces derniers jours, ce qui lui a permis de remarquer, malgré la neige tombée depuis mercredi, un manque d’or blanc sur les cimes.