Rencontre avec le premier détective privé en Valais
C’est une profession de l’ombre qui fascine. Surveillance, filature et contre-enquête : rencontre avec le détective privé qui a lancé le métier en Valais.
C’est une des professions les plus mystérieuses. On parle ici des détectives privés. Ils seraient une vingtaine en Valais.
Précurseur en Valais
Il s’appelle Jo Georges. Quand il se lance dans le métier en 1980, rien n'existe dans notre canton. Ancien policier, gendarme de l’armée et garde du corps, il décide de devenir détective privé. Après quelques années de pratique, il souhaite partager son savoir et crée une école en 1994. C'est un première suisse : l'Ecole professionnelle de détectives privés, gardes du corps et de sécurité (EPDP) voit le jour à Sion.
«Quand j'ai commencé, c'était surtout des histoires de couples.» Jo Georges, détective privé
Aujourd’hui, il forme une vingtaine de détectives privés et quelques gardes du corps chaque année. Et Jo Georges le confirme : depuis quelque temps, la profession connaît un regain d’intérêt. «De plus en plus de grandes sociétés, de banques et d'assurances s'adressent à nous. La profession s'est vraiment démocratisée. Quand j'ai commencé, c'était surtout des histoires de couples.»
On fait toujours appel à lui pour des infidélités, même s'il n'y a plus de notion de faute dans le droit actuel du divorce ou de la séparation. Les privés représentent tout de même la majeure partie de sa clientèle.
Peu d'évolution
Surveillance, filatures, investigations et contre-enquêtes : en 43 ans de pratique, la profession a toutefois peu évolué selon Jo Georges. «Je vais être très simpliste : la technologie d'un détective qui veut que ça marche, ce sont ses yeux et ses oreilles. On peut nous donner tous les instruments qu'on veut, le 90% d'entre eux sont illégaux.»
«La technologie d'un détective qui veut que ça marche : ses yeux et ses oreilles.» Jo Georges, détective privé
Et pour Jo Georges, les qualités qui font un bon détective privé sont la débrouillardise, l’improvisation et surtout beaucoup de patience. Pourtant, après toutes ces années, la passion pour le métier est restée intacte. «Vous ne faites pas un jour de votre vie le même travail. Toutes les affaires sont différentes. Et quand on voit comment certains s'organisent pour ne pas se faire attraper, c'est vraiment notre débrouillardise qui fait la différence.»
«Ma passion est restée intacte : dans une autre vie, je serai toujours détective.» Jo Georges, détective privé
Jo Georges compte bientôt lever le pied. La relève est assurée pour reprendre son école, mais avant de prendre sa retraite, il tient à fêter les 30 ans de son établissement. Ce sera pour janvier 2024.
La formation s'acquiert en école privée à partir de 18 ans. La profession n’est pas réglementée en Suisse. Seuls les cantons de Neuchâtel et Genève demandent aux détectives de s’annoncer auprès du Département de justice et police.
Les services d'un détective privé coûtent entre 80 et 120 francs de l'heure, avec une majoration pour la nuit et le week-end.