Regrouper les forces et avec les retraités : l’appel lancé pour faire face aux besoins de nos aînés
L’économie des cheveux gris aura un coût. Les retraités valaisans eux-mêmes l’écrivent dans le dernier "Trait d’Union", le journal de leur Fédération. Déja largement engagés comme proches aidants, les retraités appellent à regrouper les forces pour trouver des alternatives. Les EMS les rejoignent.
Oui, les coûts de prise en charge de nos aînés sont appelés à augmenter.
C’est arithmétique.
S’ils représentent aujourd’hui 17 mille personnes en Valais, les plus de 80 ans seront 27 mille en 2030.
Sur les 17 prochaines années, les besoins en soins de longue durée augmenteront de près de 70%.
C’est le canton qui a établi ces projections pour fixer les besoins dans la planification des soins de longue durée des trois prochaines années, rapport validé par le Conseil d’Etat en juin. A fin août, il a été suivi d’une large diffusion de la mise en œuvre de cette planification, adressée aux communes, aux commissions régionales de soins de longue durée et aux fournisseurs de ces soins. Le tout n’est pas passé inaperçu chez les futurs potentiels bénéficiaires. La fédération valaisanne des retraités a épluché ce rapport et ne cache pas son inquiétude.
Les retraités s’engagent et appellent à regrouper les forces
Oui, reconnaissent les retraités, des mesures doivent être prises. Oui aussi, une majorité des seniors souhaite rester à domicile le plus longtemps possible. Oui encore, il faut trouver et soutenir des alternatives, peut-on lire dans leur dernier magazine "Trait d’Union", à peine sorti de presse.
Déjà largement engagés comme proches aidants, les retraités sont prêts à mettre la main à la pâte, souligne Christian Bonvin, co-président de la Fédération, qui appelle à regrouper les forces pour trouver des alternatives.
Une batterie de mesures proposées et chiffrées par le canton pour essayer de faire face aux besoins à venir
Pour faire face à la croissance des besoins, et en réponse directe aux attentes des plus âgés, le gouvernement valaisan compte poursuivre sa politique axée sur le maintien à domicile. Une augmentation des moyens - qui se traduisent en heures de soins - a été chiffrée pour chacune des cinq régions sanitaires du canton. Le constat, c’est qu’à fin 2025, plus de 930 mille heures devraient pouvoir être assurées, soit 130% de plus qu’en 2018.
En parallèle, pour la prise en charge en EMS, une hausse modérée de 404 nouveaux lits de long séjour. Le canton compte également diminuer la proportion de résidents d’EMS nécessitant peu de soins, en la passant de 14 à 10%.
S’y ajoutent la construction ou la mise à disposition de 97 lits de court séjour supplémentaires et 40 lits en unités de soins et de transition (UST). 163 nouvelles places en structures de soins de jour (foyers de jour) pourront également être créées. Le tout dans les trois ans.
Les EMS saluent l’engagement des retraités mais moins les lignes choisies par le canton
Directeur de l’AVALEMS, la faîtière des EMS du canton, Camille-Angelo Aglione, applaudit l’engagement des retraités. Nettement moins le décret qui fixe l’avenir des lits en EMS, en particulier sous l’angle comptable. "Quant on met un chiffre face à une prestation et qu’on ne change pas la prestation, ça n’a aucun sens", dit-il. Dans les faits, Camille-Angelo Aglione propose de faire tomber les murs, que le canton laisse plus de portes ouvertes pour la complémentarité des prises en charges. En raccourci, que l’on parle d’hôpital, de domicile ou d’EMS, que l’on évoque les professionnels, les bénévoles et les proches aidants, la volonté est la même mais les dialogue ne vont pas de soi. C’est peut-être la piste à suivre pour de nouvelles formes d’accompagnement de nos aînés mais lois et règlement ne rendent pas perméables ces solutions multiples.
Le canton a prévu des relais très officiels. Le département de la santé, des affaires sociales et de la culture rappelait en 2017 déjà le cahier des charges des Commissions régionales de soins continus.
Au nombre de cinq pour chacune des régions sanitaires, elles ont notamment pour mission de veiller à l’élaboration de projets en adéquation avec les besoins. Du coup, tout projet de prise en charge ou des modèles alternatifs peuvent y être présentés, pour préavis, puis transmission au département de la santé avec information aux communes concernées.