Ouvrir les remontées mécaniques l'été ? Désaccord entre Nendaz et Veysonnaz
Imaginez cet été : la moitié d'un domaine fermé, l'autre ouvert. Certains télésièges qui tournent, d'autres non. Du tourisme d'un côté, mais pas de l'autre. Cette situation ubuesque est en passe de se réaliser aux remontées mécaniques de Nendaz-Veysonnaz. Comment l'expliquer ?
Au départ, l'idée se voulait innovante aux remontées mécaniques de Nendaz-Veysonnaz. La station propose cet année 2021 une ouverture élargie des installations cet été. 32 jours de plus, dès le mois de juin. Histoire de développer le tourisme estival, la pratique de la marche, le VTT... Belle idée ? Oui, mais en y regardant de plus près, surprise ! Seule Nendaz est pour l'instant de la partie, comme l'atteste un communiqué de la commune diffusé le 20 avril (lire ICI). Et Veysonnaz dans tout ça ?
Nendaz de la partie
Développer le tourisme estival, une bonne idée certes. "Mais tout cela a un coût", témoigne Jean-Marie Fournier, administrateur délégué des remontées mécaniques de Nendaz-Veysonnaz. "Nous acceptons d'ouvrir le domaine afin de permettre à tous les autres secteurs d'activités de la station de se développer : restaurants, magasins, boutiques... Mais forcément, vous comprendrez que ce n'est pas à nous d'assurer tout seul la perte d'exploitation générée en été. Aucun entrepreneur accepte d'ouvrir à perte." On parle ici d'environ 110'000 francs à débourser pour cette période estivale. 65'000 seraient à la charge de Nendaz, 45'000 à Veysonnaz. La commune de Nendaz a décidé de jouer le jeu. Dans un communiqué diffusé ce mardi, elle affirme soutenir cette démarche, "en offrant une garantie de déficit pour cette prestation complémentaire par le budget ordinaire de sa commission Economie, Tourisme et Mobilité financé par la taxe de séjour".
Et Veysonnaz ?
Et la voisine Veysonnaz dans tout ça ? "La commune de Veysonnaz n'a pas donné son accord pour participer aux déficits", poursuit Jean-Marie Fournier qui précise que ce genre de procédé est pourtant courant : "Les communes de Bagnes, Anniviers, Montana et j'en passe, le font pour leurs propres remontées. Ils participent aux déficits que génèrent une exploitation estivale". Alors, comment expliquer ce refus, pour l'heure, de Veysonnaz ? Jean-Marie Fournier a sa propre explication : "La commune de Nendaz donne une importance accrue au tourisme estival, alors que ce n'est pas le cas du côté de Veysonnaz (...) Pour être clair, la commune de Veysonnaz a assorti sa participation de conditions que nous ne pouvions accepter". Selon Jean-Marie Fournier, la contrepartie consistait à offrir l'abonnement annuel aux jeunes de Veysonnaz. Refus de la société. Conséquence : les télésièges de Nendaz risquent de tourner cet été, mais pas ceux de Veysonnaz. Un domaine à moitié ouvert, à moitié fermé.
Veysonnaz s'éloigne de Nendaz ?
Pourquoi cette difficulté à apporter une vision commune entre deux villages si étroitement liés (faut-il le rappeler, la société s'appelle officiellement "Nendaz Veysonnaz remontées mécaniques"). Le récent rapprochement de Veysonnaz avec Sion en vue d'une future fusion est-il lié à cette situation ? "C'est très probable que les dirigeants actuels veulent s'orienter vers Sion, ce qui peut expliquer l’absence de décision dans laquelle on se trouve aujourd'hui, à dix jours à peine de l'envoi sur les marchés de l'offre estivale", conclut Jean-Marie Fournier. A Veysonnaz, que dit-on ? Contacté, le président Patrick Lathion nous explique : "Pour l'heure, les discussions sont en cours. Nous n'avons pas pris de décision formelle. Il se peut que nous arrivions à un accord prochainement pour cet été".
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