Les fraiseuses ont atteint l’hospice du Grand-Saint-Bernard, non sans peine
Les ouvriers du Canton œuvrent depuis trois semaines au déneigement de la route du Grand-Saint-Bernard, qui ouvrira le 4 juin prochain. Ils ont dû affronter un certain nombre de difficultés.

Le col du Grand-St-Bernard est presque dégagé. Les fraiseuses ont rejoint l’hospice ce lundi. Elles ont débuté leur travail le 3 mai dernier, dans le but de pouvoir ouvrir la route à la circulation le 4 juin. L’équipe chargée du déneigement se compose de cinq personnes, parmi lesquelles un chauffeur de dameuse qui les amènent sur le site et un guide. Celui-ci a pour mission d’assurer la sécurité. Il peut décider d’arrêter les travaux en cas de danger.
De multiples difficultés
La neige a atteint une hauteur de neuf mètres au sommet et six mètres en moyenne sur la route, soit beaucoup moins que certaines années. Cependant, le déneigement du col du Grand-Saint-Bernard est toujours complexe. « Les deux grandes difficultés, pour les machines, ce sont les repères et la hauteur de neige. On travaille sur la neige et non sur la route. À certains moments, les fraiseuses ont cinq à six mètres de neige sous elles. Il y a aussi un danger d’avalanche dans certains couloirs. C’est pourquoi on se retrouve souvent dans l’obligation d’abandonner le travail pour une demi-journée ou une journée complète », raconte Frédéric Moulin, voyer responsable du secteur 32 au Service valaisan de la mobilité, qui ajoute que depuis le début des travaux de déneigement, l’équipe a réellement pu travailler durant une semaine.
Frédéric Moulin explique que les conditions météorologiques de ces derniers jours ont compliqué la tâche des ouvriers, qui doivent régulièrement déblayer un même tronçon plusieurs fois à cause des précipitations. De plus, le sable du Sahara, qui a recouvert le Valais en février, peut favoriser le glissement des couches de neige, même trois mois plus tard.
De la carte au GPS
Lorsque l’équipe de déneigement commence son travail au début du mois de mai, elle ne distingue pas le tracé de la route. Des géomètres sont alors engagés pour repérer le bord de la chaussée et y placer des piquets tous les cinq mètres. « Pour nos déneigeurs, ces piquets sont leur ligne de vie. Si on passe à côté, on n’est plus sur la route, ça c’est certain » affirme Frédéric Moulin.
Si des systèmes GPS sont aujourd’hui utilisés pour retrouver la route, cela n’a bien sûr pas toujours été le cas. Durant tout le 20e siècle, les équipes de déneigement avaient recours à des cartes et des plans issus des archives de l’actuel Service de la mobilité, qui a changé de nom à plusieurs reprises. « À l’origine, on plaçait de longues perches sur la route à l’automne, avant l’arrivée de la neige. Il y avait forcément un problème, puisque les avalanches pouvaient déplacer ces repères. Un des moyens de retrouver la route était de s’aider de cartes qui étaient certainement celles de la construction et de l’entretien de la route du Grand-Saint-Bernard. Des copies de ces cartes avec les repères indiqués étaient prises sur place. Elles étaient le moyen le plus fiable de retrouver le tracé », explique Denis Reynard, archiviste aux Archives de l’Etat du Valais.
La route du Grand-Saint-Bernard a été construite en 1905. Les employés chargés de son déneigement sont en contact quotidien avec leurs homologues italiens, qui ont cette année de l’avance sur eux, ce qui n’est pas toujours le cas.