Les cadors européens ont boudé Crans-Montana cet été
Les étés se suivent et ne se ressemblent pas forcément sur le Haut-Plateau. Habituellement prisée des grosses écuries du football européen pour y effectuer un camp d'entrainement, la région n'a accueilli "que" des formations helvétiques cette année. En cause, le coronavirus et la concurrence de l'Autriche.
C’était devenu une habitude sur le Haut-Plateau. De grosses écuries du football européen s’y succédaient chaque été pour effectuer un camp d’entrainement. L’an dernier, le FC Valence ou l’AS Monaco avaient notamment profité d’un séjour en Valais. Cette année, si Servette, Lausanne ou Sion y ont séjourné pendant quelques jours, pas de grand nom du côté de Crans-Montana. En cause, évidemment, la pandémie de coronavirus. Entre l’incertitude liée à l’évolution de la situation sanitaire et les dates des championnats complètement chamboulées, aucun gros nom n’est venu se préparer en Valais.
L’Autriche, concurrent récurrent
Et ce malgré les tentatives du directeur de Crans-Montana Football camps, la société qui organise ces séjours, Walter Loser: «C’est clair que nous avons bien suivi les mesures (notamment en ce qui concerne la distanciation et la désinfection des vestiaires). On a également été réactif. Par exemple, Liverpool devait se rendre à Evian pour quelques jours, mais deux jours avant leur venue, le gouvernement anglais a imposé une quarantaine à toute personne venant de France. On a donc approché Liverpool pour qu’il vienne à Crans-Montana. Il a finalement décidé de partir en Autriche, principalement pour des raisons de coût.»
«Les départements autrichiens favorisent la venue d’équipes en offrant la location des terrains, par exemple.» Walter Loser
L’Autriche. Concurrent récurrent du Valais et plus largement de la Suisse sur ce créneau des camps d’entrainement. Une lutte intense où, en plus du paramètre financier, les petits détails font la différence selon Walter Loser: «ils ont des hôtels cinq étoiles magnifiques avec, juste en face, les terrains de foot. Ici, on doit faire un petit trajet pour y parvenir. Ça peut faire la différence», estime Walter Loser. «Il y a aussi le coût de la location, qui est souvent offert par les départements autrichiens. Ils participent économiquement.»
Et la suite ?
On l’a compris, la société de Walter Loser sort d’un été compliqué. Mais quid de la suite ? La question est légitime, puisque dans un milieu où la concurrence est aussi importante, on peut rapidement se faire oublier. Walter Loser reste cependant confiant, convaincu que les expériences passées sont sa meilleure publicité. «Nous nous sommes fait une réputation au fil des ans. En 2010, l’équipe de Suisse était venue préparer le Mondial chez nous. Les gens s’en souviennent et savent qu’ici, ils bénéficient d’un service professionnel dans un cadre calme, loin de l’agitation des grandes villes.»
Ecoutez notre reportage, dans lequel Walter Loser évoque le manque à gagner pour l'ensemble de l'économie valaisanne: