Les artisans boulangers du canton vont devoir mettre la main au porte-monnaie
Les artisans boulangers du canton vont une nouvelle fois subir les effets de la hausse des tarifs de l'électricité prévue pour 2024. Si des solutions sont envisagées pour limiter la casse, les factures risquent malgré tout de prendre l'ascenseur.

Comme en 2023, une nouvelle hausse des tarifs de l'électricité a été annoncée pour l'année prochaine. Elle pourra atteindre jusqu'à 12%, selon les régions du canton.
Economies d'énergie, dès que possible
Si tout le monde est touché par cette augmentation, les artisans-boulangers sont en première ligne. En cause, des activités qui se concentrent surtout la nuit. L'heure est d'ailleurs déjà à la réflexion pour tenter de trouver des solutions et éviter ainsi que les factures ne prennent l'ascenseur.
La boulangerie La Mie Dorée à Granges a plusieurs idées pour y parvenir. A commencer par l'installation de programmes de réduction de la lumière, à l'intérieur de l'établissement. "On avait déjà fait plusieurs démarches à la construction de l'immeuble. On a investi dans du LED partout. On a aussi un système de récupération de chaleur qui nous permet de chauffer l'eau de tout le bâtiment", énumère Carole Brandi, responsable administrative de la boulangerie. Et d'ajouter que 300 mètres carrés de panneaux solaires ont également été posés sur le toit de l'établissement.
9'000 francs de plus
Toutefois, et malgré les efforts fournis, l'avenir ne s'annonce pas rose pour autant. "Ça aura forcément un impact à tous les niveaux pour l'entreprise", précise d'ailleurs cette dernière. De fait, Carole Brandi indique que la facture mensuelle en électricité s'élève aujourd'hui à 6200 francs pour la boulangerie. Avec la hausse de 12% prévue, ce sont près de 750 francs supplémentaires qui devraient s'y ajouter chaque mois.
"Il va falloir voir avec nos confrères les adaptations nécessaires. Mais il y a peut-être d'autres choses à faire avant d'augmenter le prix du pain" Carole Brandi, responsable administrative de La Mie Dorée
Pas question pour autant de répercuter cette hausse des tarifs sur le prix du pain. Du moins pour l'instant, souligne la responsable administrative de La Mie Dorée. "Il va falloir voir avec nos confrères les adaptations nécessaires. Mais il y a peut-être d'autres choses à faire avant d'augmenter le prix du pain. A savoir, contacter nos fournisseurs et voir si on peut trouver un accord, négocier certains prix en ce qui concerne la farine par exemple".
Le politique en cause ?
Un avis que partage Albert Michellod, propriétaire de la boulangerie Le Délice à Leytron et président de l'Association valaisanne des artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs. "C'est une question de vie ou de mort. C'est désagréable aussi bien pour nous que pour les clients. Parce qu'on est obligé de répercuter cette hausse sur nos prix", précise ce dernier.
"C'est désagréable aussi bien pour nous que pour les clients"Albert Michellod, Président de l'Association valaisanne des artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs
De fait, Albert Michellod l'annonce, c'est l'équivalent d'un salaire mensuel qui viendra s'ajouter à la facture. Soit un peu plus de 4'000 francs par mois, rien que pour l'électricité, selon lui.
Le Leytronain en a d'ailleurs gros sur le cœur. Selon lui, c'est toute la faîtière qui est en danger. "Je mets beaucoup de responsabilité sur la politique par rapport à tout ce qui se passe actuellement. Et surtout à Berne, parce que je pense qu'ils veulent plutôt détruire le petit artisanat que le garder", raconte-t-il. Ce dernier explique même qu'entre le milieu des années 1980 et aujourd'hui, la majorité des artisans-boulangers ont fermé boutique. Passant de 270 à 54, précise-t-il.
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