Emmanuel Amoos : une année au Conseil national et une année pour se faire réélire
Emmanuel Amoos est conseiller national depuis tout juste une année. Le socialiste a prêté serment le 1er juin 2021 lors de l'ouverture de la session de juin des Chambres fédérales.
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Il y a une année, le natif de Venthône remplaçait à ce poste son collègue de parti Mathias Reynard, élu deux mois plus tôt au Gouvernement valaisan. Par la même occasion, Emmanuel Amoos abandonnait son siège au Parlement cantonal après huit ans de Grand Conseil, dont cinq comme chef du groupe socialiste. «Contrairement au Grand Conseil où chaque député peut prendre la parole à n’importe quel moment, au Conseil national, c’est plus une chambre d’enregistrement où chaque parti donne ses positions. Concrètement, toutes les positions sont plus ou moins fermes avant le début des débats», raconte Emmanuel Amoos, qui ne trouve pas cette manière de faire pour autant frustrante. «Il doit y avoir les positions qui sont affirmées et tout le travail doit être fait en amont, surtout en commission.»
« Mathias Reynard quand il est arrivé, il a aussi dû passer quelques années pour faire sa place. »
Emmanuel Amoos, conseiller national (PS/VS)
Emmanuel Amoos siège – comme Mathias Reynard avant lui – au sein de la commission de la science, de l'éducation et de la culture. «Il y a un énorme travail de préparation à faire, notamment au niveau des séances de commission. La plupart des discussions se font en allemand et sur des sujets techniques. Le vocabulaire est très spécifique », reconnaît le parlementaire socialiste, qui ne parle pas couramment allemand. «Je ne suis pas bilingue. De plus en plus, mon oreille s’est faite aux termes techniques. Quand j’ai la responsabilité d’un dossier, je lis tout le dossier en français et je le reprends ensuite en allemand pour qu’en commission je comprenne ces termes techniques.»
En quittant le Valais pour Berne, Emmanuel Amoos a changé de paradigme. Au Grand Conseil, les socialistes sont minoritaires alors qu’au Parlement fédéral, ils représentent la deuxième force politique derrière l’UDC et devant le Centre. A Berne, Emmanuel Amoos a dû reprendre la place d'une figure du PS Suisse, Mathias Reynard. Le Saviésan n'est pas facile à remplacer et Emmanuel Amoos s’attelle à la tâche. «Mathias Reynard quand il est arrivé, il a aussi dû passer quelques années pour faire sa place. Moi je suis dans ce chemin-là.»
Une réélection compliquée ?
Un an après son arrivée à Berne, Emmanuel Amoos a déjà les prochaines élections fédérales en ligne de mire. Le Venthonard aura fort à faire pour se faire réélire en automne 2023. Bon nombre d'élus – entrés en cours de législature – s'étant cassé les dents lors de leur réélection. «Je peux capitaliser sur mon engagement depuis de nombreuses années dans le parti, notamment au Grand Conseil. J’ai une confiance totale en mon parti et mon parti me fait aussi confiance. Je suis apprécié par ma manière d’être et de traiter les choses.» A l'interne du Parti socialiste du Valais romand, des voix s'élèvent pourtant pour réclamer le tour d'une femme élue sous la Coupole fédérale après l’accession d’un homme au Conseil d’Etat valaisan et au Conseil national. Emmanuel Amoos est conscient que le critère du genre pourrait jouer contre lui. «Ça peut jouer contre tous les élus potentiels. Nos listes sont systématiquement paritaires depuis de nombreuses années. Je serai le candidat sortant. Ce sera aux Valaisans de décider s’ils décident plutôt de mettre en avant une femme ou s’ils décident de me mettre en avant moi avec une valorisation de mon engagement de très nombreuses années au sein de mon parti», conclut Emmanuel Amoos.
Les partis désigneront prochainement leurs candidats pour les élections de 2023.