Elèves ukrainiens : les écoles valaisannes désormais rôdées pour s'adapter à des besoins à la hausse
Après presque un an de guerre en Ukraine, le Valais a accueilli jusqu’ici quelque 700 jeunes dans ses écoles. Le chef du Département de l’économie et de la formation, Christophe Darbellay, a effectué, ce lundi, une visite des structures mises en place à Fully pour l’accueil de ces élèves ukrainiens.
A ce jour, près de 700 élèves ukrainiens sont accompagnés en Valais. En quelques mois, il a fallu organiser les forces, en réseau, pour parvenir à intégrer ces jeunes dans le cursus scolaire valaisan.
La formule choisie passe prioritairement par une intégration dans des classes ordinaires. Des classes d’allophones ont également été créées.
Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation, s’est rendu ce lundi à Fully pour visiter les structures mises en place, dans les deux formules, à la fois en primaire et au cycle d’orientation car la mission du département "est de garantir un enseignement de qualité à tous les enfants de la scolarité obligatoire quel que soit leur statut".
L’accueil n’est pas uniforme dans tout le canton. Certaines zones sont fortement sollicitées par un nombre important d’enfants à intégrer, comme par exemple la vallée d’Illiez, Nendaz ou Martigny, mais la situation reste sous contrôle, même lorsque cette migration s’effectue de manière privée, avec un accueil par des proches ou des amis, relève Jean-Philippe Lonfat, chef du Service de l’enseignement
Une augmentation de 50% d’élèves migrants
Ces quelque 700 élèves ukrainiens sont accompagnés dans l’apprentissage de la langue d’accueil à l’échelle du canton. Près de la moitié de ces élèves fréquentent l’école primaire, un cinquième le cycle d’orientation et près d’un tiers les classes d’accueil et d’intégration (SCAI) du Service de la formation professionnelle (SFOP).
L’Ecole valaisanne dispose d’une solide expérience d’accueil pour les élèves allophones qui représentent en moyenne un peu moins de 3% des élèves (environ 1000) de la scolarité obligatoire. Le conflit en Ukraine, qui a débuté en février 2022, a impliqué l’accueil dans des délais très courts de nombreux réfugiés ukrainiens venus s’installer en Valais, relève Mireille Fournier, collaboratrice scientifique au Service de l’enseignement en charge de la scolarisation des élèves ukrainiens.
Actuellement, compte tenu de ce conflit mais aussi de l’augmentation généralisée des flux migratoires, ce chiffre s’élève à plus 4.5%, ce qui représente près de 1600 élèves.
Les deux modèles d’accueil pour les écoles de Fully
Les élèves sont le plus souvent intégrés dans les classes ordinaires et bénéficient de périodes de soutien pour l’apprentissage de la langue d’accueil, moyennant quelques adaptations, explique Pierre-André Ramuz, directeur de l’école primaire de Fully
Dans les classes de Fully qui accueillent de jeunes Ukrainiens, il n’y pas pour les enseignants de contrainte spécifique, si ce n’est une attention particulière sur la capacité d’intégration, d’ailleurs facilitée par les autres élèves, constate Christelle Dorsaz, enseignante en 6H qui intègre une jeune Ukrainienne.
En fonction des particularités locales et en cas de nombre important de demandes dans une même région, d’autres solutions sont recherchées, notamment avec l’ouverture de groupes allophones, assortis de périodes d’intégration à des classes régulières, ce qui nécessite une attention particulière dès l’arrivée, relève Baptiste Grange, enseignant dans la classe allophone qui regroupe des niveaux de 9CO à 11CO.
L’an dernier, le parlement valaisan a octroyé une enveloppe extraordinaire d’un million et demi de francs aux écoles pour cet accueil de jeunes arrivés d’un pays en guerre. Plusieurs dizaines d’enseignants ont été appelés pour un total de 16 équivalents-plein-temps.