David Bettoni: «Aucun joueur n’est à 100% aujourd’hui»
Largement battu par YB à Berne (0-4) pour sa première sur le banc du FC Sion, David Bettoni attend GC ce samedi à Tourbillon. Il accordera un maillot de titulaire à Mario Balotelli, de retour dans le groupe depuis mercredi seulement.
David Bettoni a procédé à sa première petite révolution depuis son arrivée en Valais il y a une dizaine de jours. Alors que d’ordinaire, un joueur du FC Sion était toujours convié avant ou après son entraîneur lors du traditionnel point-presse du jeudi après-midi à Riddes, le technicien tricolore était cette semaine le seul à se présenter devant les médias. «Les joueurs parlent assez avant, pendant ou après les rencontres», a-t-il expliqué. «À 48 heures d’un match, j’estime que c’est le rôle du coach de le faire. Ce n’est pas quelque chose de définitif mais au vu de la situation, je préfère que mon équipe se concentre sur le terrain et qu’elle garde en tête le message que j’essaie de lui faire passer.»
«Mon évaluation du match contre YB s’est arrêtée à la 25ème minute.» David Bettoni
Avant d’évoquer l’échéance à venir face à GC, le nouvel homme fort de Tourbillon a été invité à revenir – avec du recul – sur le nouveau couac subi par les Valaisans au Wankdorf le week-end dernier. «Très honnêtement, je réponds à toute vos questions mais revenir sur le match passé ne m’intéresse pas. Je suis déjà tourné vers le prochain», a-t-il commencé par s’agacer. «De toute manière, mon évaluation s’est arrêtée à la 25ème minute (ndlr: et l’expulsion de Giovanni Sio). La seule chose que je regrette, c’est que l’on a trop respecté YB. Ils n’ont pas besoin de ça. On doit réussir à mettre en difficulté notre adversaire de par notre engagement athlétique. Ça passe par plus de détermination et d’agressivité dès le coup d’envoi.»
Les débuts de match: un mal récurrent
Difficile en effet d’imaginer obtenir quoique ce soit d’un match en le débutant par un but encaissé dès la 2ème minute. Le trou noir vécu en début de rencontre samedi dernier au Wankdorf n’est pas nouveau. Depuis le début de l’exercice, les Sédunois ont concédé sept buts dans les dix premières minutes. «Si tous les entraîneurs avaient la solution aux problèmes rencontrés par leur équipe, chaque match finirait 0-0», a poursuivi le Français. «Il n’y a pas de secret pour bien débuter une partie. Ça passe par un état d’esprit. En tant que staff, on les prépare (ndlr: les joueurs) durant la semaine, on leur parle pour les mettre dans les meilleures conditions possibles mais après, ça reste du football.»
«Pour moi, chaque jour est une mine d’or.» David Bettoni
Durant la semaine, David Bettoni et son staff ont mis l’accent sur les duels et le travail d’équipe, avec et sans ballon. «Je suis persuadé que mon équipe ne me décevra pas en termes d’engagement samedi», s’est-il avancé. «On aura eu un entraînement de plus que la semaine dernière pour préparer la rencontre qui arrive. Pour moi, chaque jour est une mine d’or. Je découvre de plus en plus mes joueurs. On fait un tas d’exercices variés qui me permettent de me faire une idée sur les différentes complémentarités. Je suis de plus en plus content d’être ici car je sens que cette équipe a quelque chose à montrer.»
Aucun chamboulement dans le onze
Pour son baptême du banc sédunois le week-end dernier dans la capitale, David Bettoni avait choisi de ne pas procéder à de grands chamboulements. L’impression qui s’en était dégagée était toujours la même: les entraîneurs passent, les cartes ne sont pas franchement redistribuées et les résultats décevants s’enchaînent. Un bon mois après Gaëtan Karlen, Kevin Bua n’a d’ailleurs pas caché cette semaine sa frustration d’être cantonné à un rôle de remplaçant. «Mes choix se sont basés sur ce que j’avais vu durant les premiers entraînements et sur ma volonté de mettre un peu d’expérience sur le terrain», s’est défendu l’ex-adjoint de Zinédine Zidane. «Sortir sept joueurs, les remplacer par sept autres et obtenir un résultat serait trop facile. Bousculer tout ce qui est en place ne sert à rien. Je suis plutôt content de voir que les joueurs qui ne jouent pas ou qui jouent peu ne sont pas satisfaits par leur situation. Ça me rassure même de le savoir. Depuis le match à Berne, une nouvelle semaine s’est ouverte et je vous l’assure: les compteurs ont été remis à zéro.»
«Mario ne me semble pas à la rue. Son rôle n'est de toute manière pas de courir autant que des gars comme Lavanchy ou Grgic.» David Bettoni
De là à procéder à des changements dans l’alignement de départ lors de la réception des Sauterelles samedi? Une seule certitude, dévoilée jeudi devant la presse par le technicien. «Mario Balotelli sera titulaire. Il a fait son retour à l’entraînement mercredi et il a montré de bonnes choses. Avec la suspension de Sio, il est le seul susceptible de débuter devant.» Une fois encore, Gaëtan Karlen ne semble donc pas être une option…peu importe que son compère transalpin ne soit certainement pas au maximum de ses capacités. «De toute façon, aucun joueur n’est à 100% aujourd’hui», affirme David Bettoni. «Chaque semaine nous permet de gagner un certain pourcentage de forme et d’aptitudes. Sur les entraînements qu’il a fait, Mario ne m’a pas semblé à la rue. Son rôle n'est de toute manière pas de courir autant que des gars comme Lavanchy ou Grgic.»
Pas là pour remettre Balotelli sur le droit chemin
Si la question de la forme physique du numéro 45 ne semble pas préoccuper son entraîneur, qu’en est-il de l’aspect mental pour un joueur qui a quitté à plusieurs reprises le terrain sous les sifflets et dont le maillot avait même été brûlé par certains supporters il y a quelques semaines? «Je ne suis pas là pour remettre Mario sur le droit chemin», a poursuivi le Français. «Si je suis venu à Sion, c’est pour gérer une équipe, pas un seul joueur. C’est un père de famille, il a suffisamment d’expérience pour savoir ce qu’il a à faire dans sa vie. Évidemment que j’ai eu une discussion avec lui dans mon bureau mais la seule chose que je peux dire aujourd’hui, c’est que je suis très content de comment il travaille. Le seul verdict pour lui comme pour tous les joueurs, c’est le match. Il n’y a que ça qui compte.»
Mario Balotelli retrouvera-t-il le niveau qui est attendu d’un élément de sa trempe face à GC? Son dernier éclair remonte au 15 octobre face à Lucerne. La dernière victoire du FC Sion également. L’attente a assez duré.