Combat de reines : derniers préparatifs avant la finale nationale
Les vaches croiseront les cornes à Aproz ce week-end à l'occasion de la finale nationale de la race d'Hérens. L'événement mobilise cinq syndicats d'éleveurs du Haut Val d'Hérens et des centaines de bénévoles. 16'000 personnes sont attendues : le point sur les derniers préparatifs.
Depuis de longs mois, c’est toute une vallée qui s’active pour préparer la Finale nationale de la race d’Hérens. Les syndicats d'éleveurs d'Evolène, de La Sage, des Haudères, d'Hérémence et de St-Martin se sont mobilisés, épaulés par 600 bénévoles.
Deux semaines de montage
Le montage des infrastructures a commencé il y a deux semaines à Aproz. Et le travail est énorme: parce qu’il faut imaginer le site de Pra Bardy, où auront lieu les combats, vierge de tout équipement. «C'est un pré et un stand de tir, c'est tout. Nous avons donc dû alimenter le site en électricité, en eau et en fibre optique pour les liaisons inernet», explique Nicolas Dayer, responsable de la Commission construction.
«C'est un pré et un stand de tir, c'est tout. Nous avons dû tout installer, c'est une grosse infrastructure.» Nicolas Dayer, responsable Commission construction
Ensuite, les équipes ont dû monter toutes les infrastructures : une grande tente pouvant accueillir 3'000 personnes, une tente éleveurs, une tente VIP, un bar à vin, des plateformes pour les télévisions, les handicapés et le petit concert prévu dimanche soir. Sans oublier l'arène, les gradins, le village ou encore les toilettes.
«Il y avait 50 cm d'eau sur le terrain : nous avons dû installer un système de pompage.» Nicolas Dayer, responsable de la Commission construction
Selon Nicolas Dayer, tout s'est passé comme prévu. «Nous sommes dans les temps et tout sera prêt pour samedi. Mais comme pour tout, nous avons eu quelques soucis. C'est quand même une très grande infrastructure !» Trois jours après le début du montage, Nicolas Dayer doit faire face à un premier problème. «Il y avait 50 centimètres d'eau en raison des très fortes pluies que nous avons eues. Nous avons dû installer un système de pompage. Ça nous a bien compliqué la tâche.»
En cas de pluie
Côté météo, le temps devrait se maintenir. «On n'espère pas qu'il pleuve, car le terrain ici est très délicat. Dès qu'il pleut, ça s'embourbe et ce serait très compliqué», confie Nicolas Dayer. «Nous avons déjà déversé des copeaux de bois sur une bonne partie du terrain, et nous en avons encore quelques mètres cube en réserve.»
Les pluies attendues pour les combats ne devraient avoir aucune influence sur les bêtes, selon Nicolas Dayer. «Un petit peu de pluie ce serait bien, mais on espère quand même que le temps reste sec.»
Des produits locaux
16'000 personnes sont attendues à Aproz, sur les deux jours. Pour le ravitaillement, le comité d’organisation a joué la carte de l’hyperlocal, avec un maximum de produits issus du Val d’Hérens. Notamment les fromages, puisque la raclette sera à l'honneur, mais aussi la viande. «Les saucisses de veau seront issue des élevages du Val d'Hérens. La viande a été transformée par un boucher de la vallée, qui travaille depuis des mois pour tout préparer. En terme de quantité, il faut se rendre compte que c'est quelque chose d'astronomique !», reconnaît Florian Pannatier, responsable Commission presse et animation.
La finale des finales, qui verra s’affronter les reines de chaque catégorie, sera retransmise en direct sur la RTS, Canal 9, et cette année également sur la SRF. Une visibilité exceptionnelle pour le Valais et ses traditions.
Dans le milieu, il se murmure que le Haut-Valais se déplacera en force, avec des bêtes capables de l'emporter dans toutes les catégories. «Mais chez les passionnés de la race d'Hérens, personne n'aime faire des pronostics», souffle Florian Pannatier. «Ce qu'on peut dire, c'est que dans le milieu, on aime bien suivre des reines qui se sont illustrées à la fois dans les combats de reines et sur les alpages.»
«On a deux ou trois vaches qui ont été reines d'alpage, notamment Comanche qui était reine à Balavaux, Lorine qui a été reine à l'alpage du Tronc, et aussi une reine de Belalp, qui s'appelle Funny. Elles sont particulièrement suivies dans le milieu», confie Florian Pannatier.
Fait exceptionnel cette année : toutes les vaches de première catégorie, les plus lourdes, sacrée reines dan les éliminatoires de l'automne derier et de ce printemps sont inscrites pour la finale. Florian Pannatier le confirme : «Nous aurons de belles luttes et des combats intenses très vite dans la journée».
Ce dimanche, 160 vaches se mesureront dans l'arène. Blessée, Shita, la reine nationale 2022, ne sera pas de la partie.