Christian Constantin après Bâle-Sion: «On sera barragistes mais cette situation est bientôt finie»
Le FC Sion continue de s’enfoncer dans la crise. Battu 3-1 à Bâle, il a enchaîné un neuvième match consécutif sans la moindre victoire. Si joueurs et entraîneur se veulent optimistes, le président est alarmiste, voire fataliste.

Le temps passe et la question se pose avec de plus en plus d’insistance en suivant les performances du FC Sion: «C’est grave docteur?» Ce samedi au Parc Saint-Jacques et comme c’est le cas depuis près de 26 ans, le club sédunois a subi la loi du FC Bâle, enchaînant du même coup un neuvième match de rang sans fêter le moindre succès en championnat. L’ouverture du score de Musa Araz au quart d’heure aurait pourtant pu mettre les visiteurs sur la voie d’une fin de série qui devient de plus en plus urgente. Des erreurs défensives et une trop grande timidité offensive auront finalement logiquement été sanctionnées d’un revers 3-1.
La stat': 25 tirs à 8
L’occasion était pourtant belle de faire taire les statistiques et de repartir enfin avec quelque chose des bords du Rhin où l’adversaire se trouvait lui aussi à la peine au coup d’envoi. Battu trois fois lors de ses quatre sorties précédentes, le FCB se présentait pour la première fois sur le terrain depuis l’éviction de l’entraîneur Alex Frei en milieu de semaine. Le choc psychologique souhaité par les dirigeants rhénans a visiblement eu lieu puisque les locaux ont largement dominé les débats. Preuve en est la statistique des tirs: 25 adressés en direction des cages valaisannes, 8 seulement de l’autre côté du rectangle vert. «On a fait une bonne première mi-temps durant laquelle on les a mis en difficultés», affirme toutefois le défenseur sédunois Numa Lavanchy. «Malheureusement, ce n’est pas suffisant pour faire des points mais tout n'est pas à jeter. À nous d’aller chercher ce qu’il manque encore pour relever la tête.»
«Cette défaite n’a pas le même goût que celle du week-end dernier face à Zurich. J’en retire plus d’éléments positifs.» Fabio Celestini
Les propos du latéral vaudois se retrouvent plus ou moins dans la bouche de son entraîneur Fabio Celestini. «Cette défaite n’a pas le même goût que celle du week-end dernier face à Zurich. J’en retire plus d’éléments positifs», assure-t-il. «Malheureusement, il y a toujours un grain de sable qui fait dérailler la machine. On paie notre manque de solidité tant offensive que défensive. Mais je ne peux pas faire de reproches particuliers à mes joueurs concernant la première mi-temps. Au retour des vestiaires, j’avais même la sensation qu’on était en train de prendre le dessus au moment où on concède le 2ème goal (ndlr: signé Amdouni à la 60ème). Ce but nous a coupé les jambes.» Alors que la réaction attendue de la part des Valaisans n’est jamais venue par la suite, le jeune Novoa permettait aux Bâlois de faire le break et scellait le score à la 71ème.
Un entraîneur en mode «paratonnerre»
À l’heure de se présenter devant les représentants de la presse, Fabio Celestini a tenu à assumer. Il a endossé le rôle de paratonnerre pour ses protégés en déclarant prendre l’entièreté de la responsabilité sur les quatre premiers matches de l’année 2023 (3 défaites et 1 nul). Reste que le constat est implacable: les entraîneurs ont beau passer, les joueurs, eux, sont toujours là et leurs performances ne décollent pas. «Peut-être mais si Paolo (ndlr: Tramezzani) est parti, c’est qu’il était le responsable. Notre métier est fait comme ça. Indépendamment de ce qu’il se passe durant la semaine, l’entraîneur est tenu d’obtenir un résultat le week-end. À partir de là, il ne faut pas chercher de midi à quatorze heures le coupable.»
«Les critiques des supporters sont normales. On les prend comme un encouragement.» Numa Lavanchy
Si le technicien vaudois ne souhaite pas accabler son équipe, les courageux supporters ayant entrepris le déplacement depuis le Valais ont mis les joueurs face à leurs devoirs au coup de sifflet final. Alors que Reto Ziegler (à priori promu nouveau capitaine) et ses coéquipiers se dirigeaient en direction du secteur visiteurs du Parc Saint-Jacques, une banderole au message on ne peut plus clair est apparue: «Bougez-vous le cul!» Interrogé à ce propos Numa Lavanchy dit comprendre la colère des supporters. «C’est normal. Ils sont là à chaque déplacement. Ils nous soutiennent et on prend ça comme un encouragement. On veut se bouger pour montrer rapidement de bonnes choses sur nonante minutes et pas seulement par courtes phases. Mais je le répète, notre première période était bonne.»

Si malgré les circonstances, les joueurs et l’entraîneur maintiennent un discours résolument positif, le président Christian Constantin est d’un autre avis. Pressé de quitter l’enceinte bâloise, il nous a livré une courte analyse de la soirée et de la situation de son club. «C’était peut-être pas mal par moments en première mi-temps mais après il n’y avait rien de bien. Notre position devient de plus en plus compliquée puisqu’on ne fait rien depuis des semaines. Aujourd’hui la donne est claire: on sera barragistes à la fin du championnat.» Des mots forts, déjà entendus maintes et maintes fois. Interpellé à ce sujet, CC, fataliste, s’est contenté de soupirer: «On revit la même situation année après année, mais c’est bientôt fini…»
Prochain rendez-vous: Winterthour
Christian Constantin semble ainsi attendre juin 2024 et le retrait annoncé du FC Sion de la carte du football professionnel comme une sorte de libération. D’ici là, l’avenir immédiat du club sédunois s’écrira à Winterthour samedi prochain où l’attend un match qui s’annonce crucial dans l’optique de la suite du printemps. «Il ne vaudra pas plus qu’un autre. On peut très bien gagner celui-là et perdre les huit suivants, on ne sera pas plus avancés», conclut Fabio Celestini assurant ne prévoir aucune préparation particulière avant ce rendez-vous de la Schützenwiese.