Arnaud Boisset en passe d’obtenir une place fixe en Coupe du Monde: «Ce n’est pas une finalité»
À 24 ans, Arnaud Boisset est plus proche que jamais d’obtenir sa place sur le circuit de Coupe du Monde. À une course de la fin de la saison, il est en tête du général du Super-G en Coupe d’Europe.
Rarement, pour ne pas dire jamais, le rôle d’ouvreur n’avait autant été mis en lumière que le week-end dernier à Crans-Montana. Samedi, quelques minutes après l’annonce de l’annulation de la descente féminine sur la piste du Mont-Lachaux, un homme a été passablement sollicité par les médias: Arnaud Boisset. Le Martignerain venait tout juste de rallier l’aire d’arrivée après avoir «ouvert» le tracé qui allait finalement être «fermé» aux coureuses, contraintes de patienter jusqu’au lendemain avant de pouvoir sortir du portillon.
«À Crans-Montana, j’ai eu une belle frayeur qui était notamment due à l’état de la piste. Ce n’était pas possible d’envoyer les coureuses à plus de 100km/h dans ces conditions-là.»Arnaud Boisset
«Être ouvreur, c’est un travail de l’ombre. On en parle rarement à la télévision», concède-t-il. «Mais cette fois, ce rôle a pris tout son sens. Lorsque nous avons pris notre deuxième départ à 13h00 (ndlr: les quatre ouvreurs s’étaient élancés une premier fois à 11h00, avant que le brouillard ne vienne jouer les trouble-fête), j’ai eu une belle frayeur qui était notamment due à l’état de la piste. Je me suis vite rendu compte que ça n’était pas possible d’envoyer les coureuses à plus de 100km/h dans ces conditions-là. J’ai fait mon compte-rendu aux responsables de la FIS, de Swiss-Ski et de la sécurité et la décision a ensuite été prise d’annuler la course.»
Leader du général du Super-G
Si l’ouvreur Arnaud Boisset a suscité l’attention ces derniers jours, le skieur Arnaud Boisset mérite aussi, et même davantage, que l'on s'intéresse à lui. Actuellement Cadre B au sein de la fédération, le Martignerain enchaîne les bons résultats sur le front de la Coupe d’Europe. Monté à trois reprises sur le podium (sur les trois marches différentes) entre le 31 janvier et le 15 février, il pointe actuellement en tête du classement général du Super-G. «Si je finis la saison parmi les trois premiers, j’aurais ma place fixe en Coupe du Monde dans cette discipline l’an prochain. C’était l’objectif de mon hiver même si je n’ai pas voulu le communiquer publiquement car une saison est longue et remplie d’inconnues. Maintenant que je suis leader, je vais tout faire pour garder cette place lors de la dernière course, la finale à Narvik en Norvège.»
«C’est en Super-G que j’ai les meilleurs atouts.»Arnaud Boisset
Ces derniers mois et même ces dernières années, Arnaud Boisset a à plusieurs reprises été proche d’un premier départ en Coupe du Monde. Plus ou moins régulièrement, il a participé aux entraînements et aux qualifications sans jamais obtenir le droit d’enfiler un dossard en course. «Les premières fois que j’ai pris part à des qualifications, je pense avoir manqué de maturité», explique-t-il. «Je les ai prises comme un entraînement et c’était une erreur. J’aurais dû donner beaucoup plus. Après, à ma décharge, à chaque fois que j’ai disputé les qualifications, c’était en descente. Or, je pense que c’est en Super-G que j’ai les meilleurs atouts.»
Plus peur de rien après Kitzbühel
Si Arnaud Boisset aurait évidemment aimé recevoir sa chance plus tôt en Coupe du Monde, le Martignerain de 24 ans dit retirer beaucoup de positif de ses différentes expériences en entraînements et en qualifications. «Cela m’a permis de découvrir plein de pistes différentes et cela m’a donné de l’expérience. Pouvoir m’élancer sur la Streif de Kitzbühel dernièrement a été un réel plus pour la suite. Une fois que tu as skié là-bas, tu n’as plus peur de rien. Après être passé par la Mausefalle (ndlr: un saut pouvant atteindre les…80 mètres), les sauts que l’on retrouve en Coupe d’Europe ne représentent plus rien du tout.»
«Atteindre la Coupe du Monde n’est pas une consécration.»Arnaud Boisset
Désormais en passe d’obtenir un dossard dans l’élite en vue de l’hiver prochain, le Valaisan voit plus loin. «Je ne parlerai en tout cas pas de consécration», affirme-t-il. «Cela me permet de réaliser mon rêve de skier en Coupe du Monde, c’est vrai mais ça ne me donne aucune garantie concernant l’avenir. Si je veux rester à ce niveau dans les années qui suivent, il faudra que je fasse des résultats. J’aurai besoin de points, d’être régulièrement classé parmi les trente premiers pour montrer que j’ai ma place parmi les meilleurs mondiaux et que je mérite de rester là de longues saisons.»