Intoxiqué par une chaudière défectueuse, il frôle la mort ; le ramoneur et le monteur condamnés
La non-conformité d'une chaudière a failli coûter la vie à un propriétaire d'un chalet en Valais. Huit prévenus dans ce dossier, deux personnes condamnées pour négligence.
Deux personnes ont été condamnées dans l’affaire d’une intoxication au monoxyde de carbone dans un chalet du Valais central. Le Tribunal du district de Sierre a condamné cette semaine le monteur de la chaudière et le ramoneur à des peines pécuniaires. Ils sont reconnus coupables de lésions corporelles graves par négligence. Les six autres prévenus dans ce dossier, des employés et responsables d’une entreprise de chauffage ainsi qu’un chargé communal de sécurité, sont acquittés.
En décembre 2017, la victime, le propriétaire du chalet, se rend dans sa résidence. Habituellement allumée pour maintenir une température de 14 à 15 degrés dans la bâtisse, l'installation ne fonctionne pas. L'homme essaie à cinq reprises d’allumer la chaudière, en vain. Il quitte le local technique en laissant les deux fenêtres ouvertes et la porte du local fermée. Le lendemain, le malheureux est retrouvé inconscient au pied des escaliers qui mènent à l’étage du chalet. Héliporté aux hôpitaux universitaires genevois (HUG), il est atteint d’une sévère intoxication au monoxyde de carbone. Les cliniciens ont estimé à 15 heures la durée de son inconscience au sol. Sa vie a été mise en danger. La victime, habituellement en bonne santé, a été hospitalisée plus de deux mois et demi. Elle a depuis repris une activité professionnelle à 100%, mais souffre occasionnellement de fatigue.
La chaudière au coeur du litige
L’affaire a mis en lumière des manquements dans l’installation de la chaudière. Selon le Ministère public, l’installation d’un siphon n’était pas conforme aux prescriptions et a permis aux gaz de pénétrer dans la surface habitable. Le siphon original a été remplacé par un tuyau artisanal, sans étanchéité.
La longueur du conduit n’était pas non plus adéquate, selon le parquet. La neige tombée en abondance les jours précédents a recouvert le chapeau du conduit de la cheminée, empêchant ainsi l'évacuation correcte des gaz de combustion. Une partie du gaz est alors retournée dans le local via le siphon artisanal. L'installation n'étant pas étanche, l'air de la maison a été vicié.
Les parties peuvent faire appel de la condamnation. Dans ce cas, un nouveau procès se tiendra devant le Tribunal cantonal.