Correction du Rhône dans le Chablais : le Canton de Vaud fâché avec le Valais
Le Conseil d'Etat vaudois a envoyé un courrier à l'exécutif valaisan. En cause : des inquiétudes liées à la troisième correction du Rhône. Le projet pourrait être bloqué par le Valais, après une étude commandée par le Canton en 2022. Vaud rappelle ce dernier à ses engagements.
Le blocage des travaux liés à la troisième correction du Rhône dans le Chablais inquiète le Conseil d’Etat vaudois. Il a écrit un courrier à son homologue valaisan, dont l’étude mandatée en 2022 pourrait remettre en cause le projet.
La bisbille concerne la mesure prioritaire du Chablais, soit l’élargissement du fleuve sur 15 km, et dont la mise à l’enquête est aujourd’hui bloquée. Le projet a pourtant été validé en 2016 par les deux gouvernements, mais «cette étude vient tout remettre en question», a relevé lundi le ministre vaudois de l’environnement, Vassilis Venizelos, dans l’émission Forum de la RTS.
Il a dit regretter «une démarche unilatérale du canton du Valais», les autorités vaudoises n’ayant jamais été associées à cette analyse.
Selon la RTS, ces recherches indiqueraient que les objectifs sécuritaires contre les crues ont été «surévalués». Des alternatives à l’élargissement du fleuve auraient été trop vite écartées. Les auteurs de l’étude proposeraient ainsi de limiter l’emprise sur les zones agricoles.
Contacté par la RTS, le Conseil d’Etat valaisan n’a pas souhaité s’exprimer sur le contenu de cette étude. Il a toutefois affirmé qu’aucune décision politique n’avait encore été prise.
Le soutien financier de la Confédération compromis ?
Du côté vaudois, l’inquiétude est de mise. «Cette étude remet en question des décennies d’études menées par différents spécialistes», a regretté Vassilis Venizelos. Elle pourrait aussi compromettre le soutien financier de la Confédération.
Pour le conseiller d’Etat, les deux cantons doivent désormais «trouver un chemin» pour que le projet puisse se réaliser rapidement. Il en va de la sécurité de la région, menacée par les crues, mais aussi du développement économique de la région d’Aigle.
"Un risque à la population"
A noter que le Grand Conseil vaudois va s’emparer mardi du sujet. Une résolution du syndic d’Aigle, le PLR Grégory Devaud, sera débattue. Le texte demande au Conseil d’Etat vaudois de faire avancer le projet au plus vite.
«Cette situation retarde fortement les travaux de sécurisation et fait courir un risque à la population et aux infrastructures du Chablais tout en péjorant son développement économique», écrit Grégory Devaud dans son texte.