Exilé aux USA pour le MMA, Yannick Krähenbühl est prêt "à mourir et à tuer" une fois dans la cage
Professionnel de MMA depuis deux ans, Yannick Krähenbühl vit aujourd'hui à Los Angeles. Ce samedi, il vivra son quatrième combat en carrière. Rempli d'ambitions, le Bagnard de 25 ans évoque son parcours, sa préparation, sa passion pour son sport et ses objectifs.
En art martial, le Bagnard Yannick Krähenbühl, 25 ans, dispute ce samedi son quatrième combat professionnel de MMA à Los Angeles en Californie. Mais avant d'en arriver là, le Valaisan a connu plusieurs étapes. "Durant mon enfance, j'ai pratiqué différents sports, comme le football, le hockey sur glace ou encore le snowboard", explique-t-il. "À l'âge de 14 ans, j'ai commencé le jujitsu et ça a tout changé. Depuis ce jour-là, j'ai su que c'était ça que je voulais faire de ma vie."
Du Valais à Los Angeles
En Valais jusqu’à ses 18 ans, Yannick Krähenbühl a ensuite pas mal bourlingué : "Dès que j'ai terminé mon CFC de menuisier, à l'âge de 18 ans, je suis parti à Londres", déclare-t-il. "Là-bas, j'y suis resté durant deux ans pour continuer mon parcours dans le jujitsu. Ensuite, j'ai posé mes bagages à Los Angeles aux États-Unis où j'y vis depuis cinq ans." Pour sa discipline, il a quitté tout ce qu'il connaissait : "C'était une sacrée aventure", sourit le Valaisan.
"Passer d'un canton comme le Valais, pour atterrir dans une ville comme Los Angeles, c'était un énorme changement pour moi. Mais je suis très heureux de l'avoir fait. C'était gratifiant pour mon sport et ça m'a permis de gagner énormément en maturité." Et c'est d'ailleurs depuis son arrivée en Californie que le Bagnard s'est mis au MMA. "J'ai commencé cette discipline à l'âge de 21 ans", dit-il. "Pour passer professionnel, j'ai dû attendre plus longtemps que prévu à cause de la Covid-19. Finalement, aujourd'hui, ça fait deux ans que je combats dans l'élite."
Vivre ou mourir
Le MMA, qui signifie art martiaux mixtes, est une discipline dans laquelle tout ou presque est autorisé, faisant de ce sport de combat, l'un des plus dangereux. Alors forcément, au moment d'entrer dans la cage, l'état d'esprit est particulier : "On est prêt à mettre notre vie en jeu", affirme le Valaisan de 25 ans. "On a conscience que c'est un sport dangereux et que beaucoup de combattants meurent dans le ring."
Un prix que Yannick Krähenbühl a failli payer. "Lors de mon dernier combat amateur, je me suis fait perforer le poumon et j'aurai pu y passer", lâche-t-il. "En tant que combattant, on connait les risques et d'une certaine manière, c'est aussi ça que l'on aime. Avant un combat, on a la même sensation qu'au moment de partir à la guerre. On est prêt à mourir et à tuer." En trois combats professionnels de MMA, le Bagnard a connu deux fois la victoire pour une défaite sur décision des juges. À chaque fois, son adversaire était très différent. Et ce samedi, ça sera à nouveau le cas.
Des rêves pleins la tête
Depuis qu'il vit à Los Angeles, le Bagnard s'entraîne nuit est jour pour progresser. "Je me réveille vers les cinq heures du matin tous les jours. Je fais deux entraînements, une petite sieste, puis je repars pour deux entraînements. Sois je m'entraîne, soit je conduis, soit je dors", sourit-il. Et les rares fois où Yannick Krähenbühl a un moment pour souffler, c'est à la plage qu'il se rend. "J'aime aller faire du surf de temps en temps pour me relaxer, mais la vérité, c'est que je suis presque toujours focalisé sur mes entraînements, ma préparation".
Une préparation qu'il fait avec son équipe : "Je m'entraîne chez Kings MMA avec Rafael Cordeiro", déclare le Valaisan. "C'est un coach de renommée mondiale. Il a 16 champions du monde à son nom et il entraîne aussi Mike Tyson." Avec un entourage comme celui-ci, le Bagnard espère cocher quelques cases, à commencer par celle de tutoyer les sommets de sa discipline.
Précisons que Yannick Krähenbühl croisera le fer avec Ferrin Marcelin ce samedi à Long Beach. Un Américain qui compte pour le moment en carrière trois victoires pour une défaite