Des symptômes légers pour Donald Trump
Record de "likes" pour le tweet de Trump testé positif au Covid-19
A 32 jours de l'élection présidentielle, Donald Trump est atteint par le Covid-19. Il présentait vendredi des "symptômes légers" et a dû suspendre sa campagne face au démocrate Joe Biden. Testé négatif, celui-ci s'est empressé de lui faire la leçon.
Le président de la première puissance mondiale, qui n'a cessé de minimiser la pandémie et a multiplié les rassemblements souvent au mépris des précautions sanitaires, a lui-même annoncé ce rebondissement dans une campagne tendue à l'extrême. "La première dame et moi-même avons été testés positifs au Covid-19", a-t-il écrit dans la nuit de jeudi à vendredi dans un tweet qui a rapidement battu des records de "likes".
Le milliardaire républicain de 74 ans a expliqué que Melania Trump et lui entraient en "quarantaine" pour surmonter le coronavirus, qui a fait plus de 207'000 morts aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé au monde. Son chef de cabinet Mark Meadows a précisé dans la matinée que Donald Trump présentait des "symptômes légers" tout en gardant "bon moral". "Je suis optimiste sur son rétablissement rapide", a-t-il assuré.
Le 45e président des Etats-Unis reste aux commandes du pays depuis la Maison Blanche, a tenu à rassurer son entourage, qui a toutefois dû annuler un déplacement en Floride prévu vendredi. Car concrètement, le candidat républicain va devoir renoncer aux meetings qu'il affectionne et sur lesquels il semblait compter pour rattraper son retard persistant dans les sondages en vue de l'élection du 3 novembre.
Après avoir adressé ses voeux de "prompt rétablissement" et ses "prières" à Donald et Melania Trump, Joe Biden, qui a lui été testé négatif vendredi matin, a ainsi enfoncé le clou. "J'espère que cela servira de rappel: portez un masque, maintenez la distance physique, et lavez-vous les mains", a-t-il tweeté, dans une critique à peine voilée de l'attitude du président.
Le candidat démocrate, 77 ans, était mardi soir sur le même plateau de télévision que son adversaire républicain pour leur premier débat. L'incertitude pèse désormais sur le prochain duel, prévu le 15 octobre.
Même si un seul test négatif, trois jours après un contact avec une personne infectée, n'est pas une garantie, l'ancien vice-président a fait savoir qu'il maintenait son déplacement prévu vendredi dans le Michigan, un autre Etat très disputé.
Joe Biden, souvent raillé par le président sortant pour sa campagne en retrait et son respect affiché des règles sanitaires, semble ainsi vouloir continuer à parcourir le pays pendant que Donald Trump est confiné à la Maison Blanche.
L'ex-magnat de l'immobilier est accusé d'avoir manqué de compassion face aux victimes du virus et d'avoir envoyé des signaux contradictoires sur sa gravité, sur les traitements potentiels et sur le port du masque, qu'il n'a finalement recommandé que du bout des lèvres et qu'il n'endosse qu'avec parcimonie après s'y être longtemps refusé.
Une très large majorité d'Américains jugent sévèrement son action sur ce front, ce qui pèse sur ses chances de réélection.
Au-delà de cette campagne à l'arrêt, certains observateurs s'interrogent déjà sur les conséquences institutionnelles d'un empêchement du président: dans ce cas totalement hypothétique à ce stade, le vice-président Mike Pence prendrait les rênes à la fois du pays et de la campagne républicaine.
La Maison Blanche a fait savoir que Mike Pence et son épouse avaient, eux, été testés négatifs vendredi matin. En revanche, d'autres personnalités républicaines ont été testées positives ces derniers jours, comme la présidente du parti Ronna McDaniel et le sénateur Mike Lee, qui s'est rendu récemment à la présidence.
La première alerte était venue jeudi soir du test positif de Hope Hicks, proche conseillère de Donald Trump qui a voyagé avec lui ces derniers jours.
La Maison Blanche a depuis commencé à tracer les cas contacts de ceux qui ont approché le président, sachant qu'une personne contaminée commence généralement à être contagieuse deux jours avant l'apparition des premiers symptômes. Elle n'a toutefois pas expliqué comment l'un des hommes les plus protégés de la planète avait contracté le virus.
De nombreux dirigeants mondiaux ont exprimé leurs voeux de "prompt rétablissement" à Donald Trump et son épouse. Parmi eux, le premier ministre britannique Boris Johnson, lui-même atteint de façon grave il y a quelques mois, la dirigeante allemande Angela Merkel, qui leur souhaite d'être bientôt "complètement rétablis".
"Je suis convaincu que votre vitalité naturelle, votre vigueur d'âme et votre optimisme vous aideront à vaincre ce dangereux virus", lui a écrit, plus emphatique, son homologue russe Vladimir Poutine.
Enfin le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, accusé par le président américain d'avoir mal géré la pandémie, lui a également adressé ses "meilleurs voeux de complet et prompt rétablissement".